"> - Indiepoprock

La foule amassée devant l’Elysée Montmartre donne l’impression de s’apprêter à assister au concert du siècle. Les fans coiffés comme leurs idoles de Mars Volta deviennent euphoriques en voyant Cédric, le chanteur, dans les escaliers. Il faut dire que le groupe, qui n’était pas venu dans nos contrées depuis deux ans et qui n’assure qu’une seule date en France pour cette tournée européenne, était particulièrement attendu depuis la sortie de son deuxième album, « Frances The Mute ». Dès l’ouverture des portes, le public se rue sur les premières places sans prêter particulièrement attention au mix aux couleurs latines diffusé dans les haut-parleurs.

C’est donc au bout d’une heure et demie d’attente avec ce qui semble être DJ Nobody en fond sonore, que les sept membres de Mars Volta débarquent sur scène. Ils entament aussitôt Drunkship of Lantern et enchaînent deux heures durant six autres morceaux, sans aucune interruption : Concertina, Roulette Dares, Cygnus Vismund Cygnus, Take the Veil Carpet, The Widow et Cassandra Gemini.

Bien que les membres du groupe se montrent très dynamiques (et particulièrement Cedric qui nous livre des chorégraphies à la croisée de l’anguille épileptique et des lancés de micro de Philippe Risoli), ils ne parviennent cependant pas à capter l’attention durant tout le concert. En effet, les longues plages de musique expérimentale finissent par lasser et noient complètement dans la masse les morceaux entre lesquels ils sont intercalés. Il résulte donc de tout cela une sorte d’immense improvisation saupoudrée de quelques passages connus. Ce concert se montre certes à l’image du dernier album, mais au bout d’une demie heure de jam, on ne peut que se demander s’il va finir par se passer quelque chose et où, exactement, ils veulent en venir.

Musicalement, on ne peut que confirmer le talent de chacun d’entre eux, mais malheureusement, la guitare d’Omar particulièrement mise en avant fait passer tout le reste de l’instrumentation au second plan. La voix du chanteur est même souvent recouverte et reste d’ailleurs complètement inaudible pour les premiers rangs. Autant dire que la déception est grande lorsqu’il est impossible d’entendre la voix de Cedric, capable de porter à elle seule toute l’émotion du morceau.

Si le talent musical de Mars Volta n’est certainement pas à remettre en question, leur volonté de se lancer dans une musique de plus en plus conceptuelle risque cependant de nuire à la qualité de leurs compositions. Le concert de ce soir a donc offert de très beaux moments, malheureusement trop souvent perdus dans un marasme musical.

Chroniqueur
  • Publication 379 vues15 mars 2005
  • Tags
  • Partagez cet article