"> - Indiepoprock

Queen Adreena nous accueille pour une soirée exceptionnelle au Batofar. Le groupe sera seul sur scène ce soir, et a préparé une scène toute de voiles de mariée vêtue. Une tripotée de photographes est d’ailleurs là pour fixer l’évènement. Le temps que les musiciens s’accordent, Katie Jane nous chante a capella A heavenly surrender, puis les hostilités commencent.

La voix de Katie est particulièrement mise en avant et bien mixée. Les fans, situés juste devant la scène, en profitent pour sauter et se lancer dans des pogos endiablés. Comme à son habitude, Katie Jane porte une robe minimale, couleur chair, qui tient par des épingles à nourrice. La température monte et elle nous transmet sa tension et sa hargne, se trémoussant et mangeant le micro. In red, l’un des meilleurs morceaux de son dernier album, déchaîne les premiers slams et le public tente d’aggriper la chanteuse, qui joue à le provoquer. D’une sensualité troublante, elle se déhanche et se love sur une chaise en nous montrant ses longues jambes, durant Wolverines. Puis Queen Adreena nous gratifie d’un Cold Fish qui nous avait été refusé lors de son dernier concert parisien, au Café de la Danse : « Too hot ! » avait répondu Katie Jane. Under a floorboard world marque une rupture : la chanteuse se retrouve par terre, happée par le public, sa robe à moitié défaite.

Le groupe alterne avec bonheur des titres de « Taxidermy », « Drink me » et du dernier album, enregistré en quelques jours, comme un live, « The Butcher and the butterfly ». Crispin nous livre des lignes de guitare à la fois dures et sensuelles et nous fait totalement fondre sur Join the dots. La folie de Fuck me doll fait décoller le public, qui ne cessera plus de monter sur scène pour se jeter sur les petits copains. Pretty Polly, maintes fois reprise, est toujours aussi juste de tension retenue. Avec Ascending stars, le fantôme des Doors s’invite dans la salle. L’interprétation de Pretty like drugs déchaîne les fans, qui ont réussi à arracher une partie de la robe de la belle hallucinée.

Puis vient le rappel. Katie Jane ne nous permettra pas cette fois-ci d’admirer sa plastique, digne d’un Michael Ange… Pour la fin du concert, elle porte un T-shirt noir à tête de mort. Suck, interprétée par Katie debout sur sa chaise, paraît moins tentante. Pour conclure, Queen Adreena nous accorde un Razorblade sky superbe. Les musiciens quittent la scène et Katie, seule, interprète un titre, encore une fois a capella, puis lâche définitivement son micro. Nous ressortons comme sonnés de ce concert magistral. Les prestations de Queen Adreena font en effet partie de ces concerts à ne pas manquer dans une vie, indéfinissable de violence et de sensualité, presque d’animalité. Quant à Katie Jane, elle est unique. Soit on la déteste, soit on l’adore.

Chroniqueur
  • Publication 315 vues3 juin 2005
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