"> - Indiepoprock

Après une (trop) longue première partie menée par The Engineers et The Mitchell Brothers, qui chauffent un Zénith presque plein sans pour autant casser des briques, Bloc Party entre enfin sur scène devant une foule largement acquise. Le charismatique Kele Okereke déboule avec un So Here We Are de circonstance. Puis s?enchaînent les titres plus abrasifs du fameux premier opus, « Silent Alarm » : Price Of Gas instaure immédiatement une succession de vagues dans la fosse, et Banquet, le tube absolu du groupe, fait allègrement vibrer le Zénith. C?est à ce moment là que les sièges de l?arène parisienne ne servent plus à rien. Tout le monde est débout et reprend en c?ur le « I?m on fire? » de la fin du morceau, véritable point d?orgue de la jeune carrière de Bloc Party.

Que dire de la suite du show donné par les Anglais ce lundi soir ? Kele Okereke annonce qu?il s?agit là du « biggest show ever done » de son groupe et semble sincèrement ravi de l?enthousiasme de la foule. Mais force est de constater que Bloc Party, auteur d?un excellent EP il y a plus de deux ans et d?un très bon premier album en 2005, semble fatigué par tant de hype préfabriquée. Le groupe a joué le jeu depuis le début, et semble s?être embourbé dans les règles qui ne sont dorénavant plus les siennes. Les quatre Anglais expédient les titres à vitesse grand V, comme pour s?en débarrasser, et le chanteur s?octroie quelques interventions de rigueur entre les morceaux du style « Ca va au fond ? Ca va à droite ? Ca va à gauche ? » presque dignes d?un Calogero en concert au bal des pompiers de Nogent le Rotrou? Enervant.

Mais ne soyons pas cyniques : de bons titres sur disque restent souvent de bons titres en live, et les fabuleux Like Eating Glass, Pioneers, Luno, Plans ou This Modern Love font par moments oublier ce show tiède. Bloc Party seul responsable de ce concert mitigé ? Le lieu y est peut-être aussi pour quelque chose : les grandes salles annihilent parfois le talent et, à choisir, il aurait mieux fallu assister aux concerts de la Cigale, voire de la Boule Noire les mois précédents?

Le Zénith, trop grand, trop anonyme ? Ce soir là en tous cas, oui. Si bien qu?à la fin du live de 1h30 et deux rappels généreux, Matt Tong, le batteur épileptique du combo, se poste au bord de la scène, et met la main au dessus des yeux pour essayer d?apercevoir ce public si loin et si dense, avant de plonger dans la fosse à l?aveuglette. Décidément la seule mise en danger de tout ce concert.

Chroniqueur
  • Publication 381 vues14 novembre 2005
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