"> A Silver Mt. Zion - 13 Blues For Thirteen Moons - Indiepoprock

13 Blues For Thirteen Moons


Un album de sorti en chez .

Après avoir brillamment contribué à la renaissance de Vic Chesnutt, aussi bien sur disque que sur scène, les canadiens de Silver Mount Zion sont de retour pour un nouvel album ou pour une nouvelle étape de leur épopée, devrait-on dire. En effet, rares sont les groupes qui alignent une telle discographie, faite d’albums qui sont […]

Après avoir brillamment contribué à la renaissance de Vic Chesnutt, aussi bien sur disque que sur scène, les canadiens de Silver Mount Zion sont de retour pour un nouvel album ou pour une nouvelle étape de leur épopée, devrait-on dire. En effet, rares sont les groupes qui alignent une telle discographie, faite d’albums qui sont autant de symphonies épiques, mélange de rock, de folk, d’un peu tout ce qui est susceptible de créer l’émotion, avec une capacité inégalable à s’affranchir des genres et des formats.

L’évolution la plus prégnante de leur musique est la présence toujours plus importante de la voix. Sur "13 Blues For Thirteen Moons", les quatre longs morceaux sont chantés du début à la fin. La voix d’Efrim, leader charismatique de la troupe, à la fois fluette et urgente, mène la danse, soutenue par l’ensemble du groupe qui assure les choeurs. Derrière, ce sont les guitares qui donnent le tempo, ce qui offre à cet album un côté plus direct, plus rock et tranchant que ses prédécesseurs. Certes, certains feront la fine bouche en disant que la musique de Silver Mount  Zion se banalise, se rapproche des canons existants. Ce sont peut-être les mêmes qui n’avaient de cesse de fustiger le groupe, et l’ensemble des artistes Constellation en les traitant d’élitistes, de poseurs snobs à la musique pédante. 

Querelles bien vaines, car Silver Mount Zion reste inimitable. 1,000,000 Died to Make This Sound déborde de lyrisme, la structure de 13 Blues For Thirteen Moons donne le vertige sans jamais étirer la sauce. Les Canadiens n’ont pas d’égaux pour faire sourdre la violence puis la laisser éclater, faire naître une boucle mélodique au détour d’un violon. A aucun moment le groupe ne renie ses spécificités mais révèle son simple besoin de se faire entendre, comprendre, pour fustiger son époque sans jamais jouer les moralistes. Sur Black Waters Blowed/Engine Broke Blues, ils nous tirent presque des larmes avant de modifier le propos pour un final libérateur et fédérateur. Les albums de Silver Mount Zion sont comme la vie, à la fois âpres, graves, pleins de colère, sans oublier que dans chaque homme et femme il y a un coeur qui bat et qui ne demande qu’à se faire entendre et aimer. C’est parce qu’on y retrouve un peu de nous-mêmes que les disques de ce groupe sont si précieux.

Rédacteur en chef