"> Alice Jemima - S/t - Indiepoprock

S/t


Un album de sorti en chez .

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Premier album d'une jeune femme attendue au tournant.

Une fois encore, on n’échappera pas à la rengaine : Alice Jemima est entrée depuis pas très longtemps dans la vingtaine, son joli minois s’affiche en grand sur la pochette de son premier album après quelques singles publiés depuis quelques mois et qui révèlent une musique à l’indéniable potentiel accrocheur et portée par une voix douce. Parfois, les a priori sont tellement forts qu’une fois qu’on a égrené toutes ces caractéristiques, il est inutile d’aller plus loin. Mais voilà, les premiers singles d’Alice Jemima sont bien écrits, les arrangements modernes et audacieux et, sans préjuger ni dans un sens ni dans l’autre de la qualité de son premier album, le snober n’aurait pas eu de sens.

En terme de format, les choses sont bien cadrées : 12 titres, 36 minutes, l’ambition est de faire mouche sans détours. Electric et Dodged A Bullet, les deux titres les plus connus, sont placés d’entrée, ce qui a le double avantage de lancer l’album sur de bonnes bases et de nous donner rapidement l’occasion de nous concentrer sur l’inédit. Et, à moins d’être de très mauvaise foi, il ne faut pas longtemps pour trouver ce premier album absolument charmant. Les chansons s’articulent autour de la recherche d’un refrain qu’on retient rapidement, ça, ce n’est pas une surprise. Y parvenir, et surtout ne pas tomber dans la formule toute faite légèrement débilitante, c’est une autre paire de manches. Alice Jemima réussit parfaitement sur les deux tableaux. D’abord parce que, à la recherche absolue du refrain qui tue, elle préfère imposer l’idée d’un songwriting condensé, c’est à dire trouver un tempo, quelques phrases musicales et les parer de quelques atours bien sentis. Conséquence, impossible de rester insensible à No Diggity, Toxic ou When You Dance. On découvre ensuite que la jeune femme cultive une véritable érudition. Elle aime les ambiances qui ondulent doucement, c’est entendu, mais glisse tour à tour vers le hip-hop (Liquorice), la pop (When You Dance), la soul (No Diggity) ou la bossa (Cocoa Liquor). Mais attention, rien ne se fait dans le démonstratif ou l’ostentatoire mais plutôt la délicatesse et la retenue.

Car, c’est l’autre leçon de cet album, Alice Jemima préfère clairement mettre en avant son écriture et sa sensibilité plutôt que jouer les extraverties aux dents longues prête à se lancer coûte que coûte à l’assaut des charts. Tout le disque repose sur un tempo léger, ni trop lent ni trop rapide, et des arrangements variés mais souvent parcimonieux quand ils ne s’effacent pas pour laisser quasiment toute la place à sa voix qui, sans être particulièrement remarquable, est toujours bien placée. Sur ses morceaux, on retrouve tantôt une petite ligne de guitare (No More, When You Dance), des beats et des accords samplés (Liqorice, So), rien de ronflant, rien d’envahissant. On tient là un premier album très largement à la hauteur des espoirs, et même davantage. Ce n’est finalement pas si courant, alors ne ratez pas le coche.

Rédacteur en chef

Tracklist

  1. Electric
  2. Dodged a Bullet
  3. No More
  4. Liquorice
  5. Falling Out of Love
  6. When You Dance
  7. So
  8. Toxic
  9. No Diggity
  10. Live for Now
  11. Cocoa Liquor
  12. Take Me Back

La disco de Alice Jemima

90%

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