Arno, l’Ostendais d’origine, mais Bruxellois d’adoption et dans l’âme, a voulu rendre hommage à la capitale schizophrénique et disputée de la Belgique. Faisant partie intégrante du paysage culturel alternatif bruxellois, bilingue de surcroît, il bénéficie d’un capital de sympathie égal auprès des deux communautés linguistiques principales, ce qui n’est pas une sinécure. Black Dog Day […]
Arno, l’Ostendais d’origine, mais Bruxellois d’adoption et dans l’âme, a voulu rendre hommage à la capitale schizophrénique et disputée de la Belgique. Faisant partie intégrante du paysage culturel alternatif bruxellois, bilingue de surcroît, il bénéficie d’un capital de sympathie égal auprès des deux communautés linguistiques principales, ce qui n’est pas une sinécure.
Black Dog Day est un morceau rock aux accents 80’s, qui sied à merveille à la voix chargée d’Arno. Le rockeur du plat pays est toujours aussi remuant et n’a pas encore remisé les guitares rutilantes qui transpirent l’alcool et la sueur des bouges aux alentours du Casino d’Ostende.Mais cela ne l’empêche pas de changer de registre par moments, comme sur Quelqu’un A Touché Ma Femme. Cette comptine au texte empreint de vérités, est touchante, car elle exprime ce qui nous rend Arno si attachant. On sent chez lui une certaine fragilité, une volonté de ne pas se prendre au sérieux (ce qui est propre aux Belges), un besoin de se montrer sous son vrai jour, même s’il y a des jours moins gais.
Il en va de même avec Mademoiselle et Elle Pense Quand Elle Danse. Ceux qui ont une bonne mémoire se souviennent sûrement de sa reprise énorme de Les Filles Du Bord Du Mer d’Adamo, il l’avait délesté d’une certaine pudibonderie pour en faire un hymne libertaire, en hommage aux marins en rade dans le café que tenait sa mère à Ostende.
Brussels est devenu le porte-drapeau de la capitale belge, car Arno y reprend, sur un ton enlevé, tous les éléments qui font la richesse de cette ville, dans toute sa diversité, et sa laideur aussi, car elle ne se laisse pas apprivoiser facilement. En période de conflits communautaires, cette chanson est on ne peut plus salutaire, et résonne comme un appel au rassemblement au-delà des querelles de clochers. Il se fait même anarchiste sur Le Lundi On Reste Au Lit. Il surprend tout le monde avec une version au piano du cultissime Get Up, Stand Up de Bob Marley, et toute personne ne connaissant pas les paroles se doit d’être quelque peu désorientée. Pop Star renoue avec le rock synthétique de Black Dog Day. Ca Monte prend des allures proches des Rita Mitsouko.
Album schizophrène par excellence, « Brussld », (bruxellisé en flamand), demande plusieurs écoutes, avant d’être totalement compris. Mais la sincérité et l’implication d’Arno font que l’on adhère. Mais pas totalement, car malheureusement, Arno reste tel qu’il est, et donc on ne doit pas s’attendre à quelque chose de réellement révolutionnaire. Réservé aux fans donc !