No one care about Meg, en plus d’être un excellent titre, frappe par son incroyable efficacité, toute en alternance de moments calmes et enervés. L’ensemble des morceaux de Fante, groupe Lillois autoproduit, fonctionne de cette manière : voix cinglante, ton acide et corrosif, guitare au son décharné posant une rythmique soutenue, jeu obsédant de toms, basse […]
No one care about Meg, en plus d’être un excellent titre, frappe par son incroyable efficacité, toute en alternance de moments calmes et enervés. L’ensemble des morceaux de Fante, groupe Lillois autoproduit, fonctionne de cette manière : voix cinglante, ton acide et corrosif, guitare au son décharné posant une rythmique soutenue, jeu obsédant de toms, basse tête-chercheuse. Si de premier abord, on a l’impression que le groupe s’est réapproprié le son de la scène post-punk, en se rapprochant de celui des Talking Heads ou encore du Cure de "Three Imaginary Boys", Fante ne tombe pas pour autant dans les clichés propre à ce genre.
Beaucoup de morceaux débutent sur quelques riffs anguleux, squelettiques et efficaces, une voix grave, lucide et assurée, lancés en éclaireurs avant que le reste du groupe ne parte à l’assaut. Pourtant, Fante ne choisit pas l’ascétisme comme formule et préfère habilement changer de direction en plein milieu d’un titre. Le faussement calme Hunterstellar démarre tout en retenue, avant de se faire beaucoup plus noisy – le chant passant du spoken-word aux hurlements – puis de finir sur une note plus atmosphérique. Sur 15h35 l’arrivée de cuivre vient ornementer les ambiances syncopées et sèches du groupe. Le tout fonctionne avec une grande fluidité, comme une évidence mélodique. Enfin avec un nom comme Fante, emprunté à l’auteur de "Demande à la Poussière", on ne sera pas étonné de retrouver Charles Bukowski comme autre référence littéraire, notamment sur The Night Bukowski Shrinked, morceau relativement calme et atmosphérique par rapport à l’ensemble.
Bien produits, efficaces, et surtout très bons, les titres de "Starfix Underdog" confirment le talent des Lillois de Fante, qui manient avec personnalité l’écriture de certains groupes en provenance d’Albion. En attendant on continue de nous bassiner avec les yéyés…
- Publication 254 vues5 avril 2007
- Tags Autoproduction
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