"> Asian Dub Foundation - Punkara - Indiepoprock

Punkara


Un album de sorti en chez .

5

Après pas loin de quinze ans d’existence, Asian Dub Foundation ne change pas, ou très peu. L’intransigeance et la fidélité à ses principes sont certainement des qualités incontournables pour un groupe qui s’inscrit presque autant sur le champ politique que musical… mais l’absence d’évolution peut aussi s’interpréter comme un aveu de faiblesse pour un collectif […]

Après pas loin de quinze ans d’existence, Asian Dub Foundation ne change pas, ou très peu. L’intransigeance et la fidélité à ses principes sont certainement des qualités incontournables pour un groupe qui s’inscrit presque autant sur le champ politique que musical… mais l’absence d’évolution peut aussi s’interpréter comme un aveu de faiblesse pour un collectif dont l’intérêt et l’attrait ne résident que partiellement dans la musique. Difficile de trancher ce débat délicat, puisque l’engagement et l’exaltation d’Asian Dub Foundation restent palpable, et que le métissage musical (l’hybridation d’un punk virulent, d’influences électroniques, de flows hip-hop, et de mélodies hindouisantes) demeure d’actualité, les tensions raciales en Angleterre à l’égard de la communauté asiatique et indienne n’appartenant toujours pas à l’histoire ancienne… L’engagement d’un tel groupe et son utilité ne sauraient être remises en cause ; quant à la traduction musicale de cette utilité, les conclusions sont moins tranchées.

On retrouve, sans surprise dans ce nouvel album le cocktail de punk, d’infrabasses, de consonances indiennes, qui a fait le succès du groupe. Comme de bien entendu, ça oïe à qui mieux mieux entre deux invectives. Au chapitre des rares tentatives d’innovation, on retiendra un Speed Of Light plus lent et mélodique, avec une jolie voix féminine en support ou Bride Of Punkara, plus ambiant, reposant sur l’apport bienvenu d’une flûte irréelle. La reprise du No Fun des Stooges, qui fait pourtant figurer le sieur Iggy Pop lui-même, n’est en revanche pas à la hauteur : le passage d’un rythme binaire à un traitement plus syncopé est fatal à la rage fondatrice du titre. « Punkara » s’écoute sans déplaisir, s’oublie rapidement, et comme toute la discographie d’Asian Dub Foundation, convaincra certainement beaucoup plus sur scène où l’énergie du groupe prend vraiment son ampleur.

Chroniqueur