"> Atmosphere - When Life Gives You Lemons, You Paint That Shit Gold - Indiepoprock

When Life Gives You Lemons, You Paint That Shit Gold


Un album de sorti en chez .

Si l’on était en mesure de donner ici une définition convaincante de l’emo-rap, on pourrait également expliquer pourquoi le duo Atmosphere en représente une des figures de proue. A défaut, on se contentera de décrire un rap blanc introspectif au beat lent et lourd, aux accents mineurs omniprésents, centré sur les désordres psychologiques de Slug […]

Si l’on était en mesure de donner ici une définition convaincante de l’emo-rap, on pourrait également expliquer pourquoi le duo Atmosphere en représente une des figures de proue. A défaut, on se contentera de décrire un rap blanc introspectif au beat lent et lourd, aux accents mineurs omniprésents, centré sur les désordres psychologiques de Slug (le MC, gueule d’Atmosphere n°1) et sur la narration des galères sordides de personnage sans éclat : toxicos, SDF, serveuses célibataires. Un rap de songwriter en somme.

Sur ce cinquième album au titre à coucher dehors (et de préférence sous les ponts), Atmosphere fait à de multiples reprises appel à des sons organiques (pianos, guitares), et même à de vraies instrumentations, pour soutenir ses chansons. Le résultat direct en est une production probablement plus aérée que sur les précédents albums, et ce faisant une ambiance légèrement moins étouffante. Parmi quelques collaborations marquantes à cet album, on notera d’ailleurs la présence de Tunde Adebimpe (TV On The Radio) en soutien sur Your Glass House, dans un numéro très classique de choriste à voix de fausset, ou encore une apparition, à peine décelable, si ce n’est sur les notes de pochette, de Tom Waits en beatbox sur The Waitress.

Certains titres plus dynamiques sortent du lot, comme You, étrange hit à la ligne de basse élastique et dépressive nonobstant, ou The Skinny, mais le hip-hop d’Atmosphere ne se départit jamais d’une certaine lenteur, d’une… atmosphere, justement, triste et désabusée (Your Glass House), à l’extrême limite du cynisme parfois. Quelques morceaux beaucoup plus anecdotiques (Wild Wild Horses) semblent vraiment faire office de remplissage et ternissent le tableau général, au cours d’un troisième quart d’album dispensable, rattrapé in extremis par des morceaux finaux superbes (The Waitress, In Her Music Box).

L’écoute de l’album d’un seul trait peut s’avérer difficile, tant l’ambiance générale, lourde à souhait et très uniforme, noircit encore une succession de chroniques déjà désabusées. "When Life Gives You Lemons, You Paint That Shit Gold" n’est pas dépourvu de qualités et de charme, loin s’en faut ; l’approche exigeante, quasi-spartiate, d’Atmosphere en fait même un disque admirable à bien des égards. Néanmoins c’est aussi dans cette intransigeance que l’album trouve ses limites : "Lemons" est un disque peu docile, qui ne se laissera apprivoiser qu’au prix de quelques efforts.

Chroniqueur
  • Pas de concert en France ou Belgique pour le moment

Tracklist

  1. Like The Rest Of Us
  2. Puppets
  3. The Skinny
  4. Dreamer
  5. Shoulda Known
  6. You
  7. Painting
  8. Your Glass House
  9. Yesterday
  10. Guarantees
  11. Me
  12. Wild Wild Horses
  13. Can't Break
  14. The Waitress
  15. In Her Music Box