"> Barbara Panther - Barbara Panther - Indiepoprock

Barbara Panther


Un album de sorti en chez .

Supportée par le producteur Matthew Herbert, connu pour son travail avec Björk, Barbara Panther paraît s’inspirer des chansons de l’Islandaise suscitant une confrontation un peu biaisée ou surréaliste, telles Declare Independance, Earth Intruders ou Pluto – une affiliation noble qui est soulignée par l’utilisation de sonorités que l’on avait pu trouver dans « Volta » (2007). La comparaison ne s’arrête pas là ; […]

Supportée par le producteur Matthew Herbert, connu pour son travail avec Björk, Barbara Panther paraît s’inspirer des chansons de l’Islandaise suscitant une confrontation un peu biaisée ou surréaliste, telles Declare IndependanceEarth Intruders ou Pluto – une affiliation noble qui est soulignée par l’utilisation de sonorités que l’on avait pu trouver dans « Volta » (2007). La comparaison ne s’arrête pas là ; les deux artistes affectionnent des penchants ethniques et s’en servent à bon escient dans un cadre novateur. Panther cite aussi Grace Jones et Fever Ray parmi les artistes qu’elle a beaucoup écoutées ; comme s’il n’était question que de sensibilité et d’humeurs intimement féminines.

Unchained fait naître une autre parenté évidente avec cette tornade de M.I.A. Celle-ci a vécu à Londres, au Sri Lanka, en Inde et aux Etats Unis, et enregistré deux albums influents, « Arular » (2005) et « Kala » (2007). Cette musique avait de l’énergie, de l’audace – M.I.A. y faisait une synthèse de genres en appelant à la culture musicale de la moitié de la planète, allant à contrepied de tout ce qui stagne et qui endort – et malgré ses appels à l’émeute, les résultats étaient ceux d’un divertissement de bonne qualité.

Après ça, il est facile de faire vivre Panther dans un monde à elle seule ; elle n’a pas le souffle de Björk, et est bien plus étrange que M.I.A. Rise Up, avec ses sons abrasifs et son invective à « écouter le rythme de ses origines » et à « sortir la tête du sable » pour démarrer une révolution est particulièrement marquante. La voix pleine d’urgence et légèrement naïve de Panther rend les choses bien plus simples et sincères qu’elles n’auraient pu l’être sous d’autres auspices. Tout du long, elle nous donne envie de croire à ces appels de retour aux sources et à sa relecture de nos rapports au naturel, à son once de mystique (Moonlight PeopleVoodoo : « Every night i prey like a bitch/that the poor will eat the rich/and i don’t care if that makes me a wa-wa-wa-wa witch »).

Moonlight People est le genre de chanson facilement sous-estimée pour la légèreté de son refrain. Panther prend le risque de paraître trop versatile. On y trouve les prémices d’une thématique récurrente au cours de l’album – et qui aura son apogée sur Dizzy, un fascinant envoûtement de Panther sur elle même, se jouant de l’aveuglement et des faux-semblants -, c’est celle du rêve : « I must dream a dream/in which we dream each other awake ». Sur Voodoo : « Move up over/ to the other side » ou « Wake up ! Make it real » C’est peut être l’idée de vivre dans des dimensions singulières, avec l’angoisse de ne vivre que pour soi – lorsque le rêve de l’autre se termine. Sur Ride to the Source : « We’re plugged to another dimension ».
Empire a fait l’objet d’une vidéo dans laquelle Panther semble tenter à sa manière l’avant garde, et c’est la chanson la plus immédiatement appréciable du disque, avec son avènement d’une religion individuelle affiliée à une sensualité décalée : « Trapped inside a vampire’s empire/He drinks through the sources of inspiration » Les beats et le groove conduisent ici le disque à son apogée, comme le font les chœurs sur le refrain glacé. « It’s time to get natural/to think issues » assène t-elle, et quel que soit le mécanisme, il s’emballe et ça fonctionne parfaitement. Wizzard, la chanson précédente, est peut-être la gemme discrète de l’album, et révèle beaucoup de Panther. « Each time you’re walking into my dream/i’m rolling to extrêmes ». Elle a trouvé son bord, son jeu ; à chaque fois qu’on parvient à s’introduire dans sa psyché, elle se radicalise un peu plus.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Rise Up
  2. Moonlightpeople
  3. Unchained
  4. Voodoo
  5. Wizzard
  6. Empire
  7. A Last Dance
  8. O'captain
  9. Dizzy
  10. Ride to the Source

La disco de Barbara Panther