"> Baxter Dury - It's a Pleasure - Indiepoprock

It’s a Pleasure


Un album de sorti en chez .

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Quatrième album pour Baxter Dury, sous le cygne du plaisir (contrasté)...

Fort d’une dernière recette (le savoureux « Happy Soup ») que critique et public ont unanimement encensé, Baxter Dury aura finalement mis trois ans pour pondre son successeur et poursuivre sa miraculeuse dynamique, lui que l’on avait cru un moment trop tendre pour se faire une place au soleil du royaume pop britannique. S’il convient de ne plus ressasser ses antécédents familiaux, le quadragénaire était clairement attendu au tournant à l’aube de cette quatrième livraison, histoire de se tailler définitivement une réputation de lieutenant revival pop, mélodiste invétéré et délicieusement arrogant comme l’eurent été d’autres rejetons de la mère Angleterre il y a vingt ans (déjà).

Presque heureusement, le fils Dury et ses compositions malicieuses n’en sont pas encore à garnir des stades entiers et titiller les charts. Au préalable à cet avènement qui lui tend ouvertement les bras, il nous reste encore à apprécier toute la verve et l’efficience d’un auteur-interprète dont le nom ne cesse de gonfler les articles spécialisés. Ce nouvel opus enchaîne une pléthore de tubes (le liminaire Pleasure, Other Men’s Girls, Police, l’estival Palm Trees et son hybridation entre Albarn et Gainsbourg…), tous imbriqués dans une première moitié d’album pour le moins distinguée et accessoirement stimulante.

Une certaine rupture intervient cependant à la lecture de Lips, un titre marqué par des soubresauts de boîtes à rythmes qui viennent nuancer les basiques du morceau imparable par excellence. Preuve que pour se démarquer du moule, Baxter Dury sait aussi garnir son ensemble d’une bienséante touche d’inventivité, tout en conservant les structures du single taillé pour les joutes radiophoniques, à l’image des attrayants Petals et Babies.

Cela étant, on peut tout de même se demander où le dandy britannique souhaite précisément nous emmener. Sur l’alternance inchangée entre son chanté/parlé et les teintes vocales féminines (ici, Fabienne Debarre du groupe We Were Evergreen), Dury s’affaire à disposer des mêmes préceptes triomphants du précédent opus, mais avec une densité moindre sur la longueur, des compositions parfois trop policées et sensiblement réduites en spontanéité, au risque de provoquer une dissonance d’impression beaucoup plus manifeste pour l’auditeur. Moralité, il est possible de louer tout aussi distinctement les indéniables qualités de cet album comme de s’ennuyer ferme de bout en bout.

À sa décharge, ce moment de trente-trois minutes reste assurément agréable mais tout autant éphémère. La notion de plaisir évoquée dans son titre évoquera certainement son caractère primaire pour certains, un peu moins pour d’autres. Quand à entendre le gentil Baxter explorer d’autres horizons, oser mettre son songwriting en danger et pointer le nez hors des sentiers battus comme son illustre idole à la tête de choux, il faudra encore s’armer de patience…

 

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Tracklist

  1. Let It Roll (feat. Randy Rogers)

La disco de Baxter Dury