"> Bon Iver - Blood Bank - Indiepoprock

Blood Bank


Un album de sorti en chez .

Il y a ceux qui ont reçu de plein fouet la claque à l’écoute de « For Emma, Forever Ago » en 2008 à sa sortie, et les autres qui ont laissé se tasser l’engouement soudain mais mérité, et qui, même peut-être une année après, ont enfin saisi l’ampleur de l’album. La conséquence est la même, on […]

Il y a ceux qui ont reçu de plein fouet la claque à l’écoute de « For Emma, Forever Ago » en 2008 à sa sortie, et les autres qui ont laissé se tasser l’engouement soudain mais mérité, et qui, même peut-être une année après, ont enfin saisi l’ampleur de l’album. La conséquence est la même, on ne s’en est jamais remis. Comment est-ce possible qu’un gars paumé nous bouleverse autant, du fin fond de sa cabane du Wisconsin ? Est-ce que cela veut dire que nous, auditeurs fatigués des grandes villes industrielles, grisâtres et stressées, sommes encore capables de vibrer à l’écoute de ces chants d’une pureté cristalline, conçues avec humilité par un musicien en pleine dépression ? Apparemment oui et ça rassure.
 
Justin Vernon revient donc cette année avec un EP, encore sous la panoplie Bon Iver, pour nous gratifier de quatre titres supplémentaires, une sorte de cerise sur le gâteau pour nous remercier de notre amour. Ces morceaux ont été enregistrés entre décembre 2006 et janvier 2007, donc au même moment que « For Emma, Forever Ago ». Notre folkeux préféré a branché ses amplis dans la neige épaisse, et sa ballade, Blood Bank, en guitare électrique, nous touche en plein cœur. Sa voix, encore chargée de chagrin et de douleur, habite ces chansons en forme d’exutoire. Ses ressentiments sont à vif, il n’a pas encore trouvé l’apaisement, et cette tension palpable traverse de long en large le morceau.
 
Le dépouillement dans lequel évoluent ces chansons permet d’en saisir l’essentiel, comme sur Beach Baby, ou la guitare sèche, fidèle acolyte de Bon Iver, invite une slide guitar à la communion. La note de piano lancinante et répétitive sur Babys fait office de corps étranger dans l’univers de Bon Iver, signe peut-être que Justin Vernon a déjà la tête ailleurs. Un autre signe de cette évolution est l’utilisation du vocoder sur Woods. Ce qui à prime abord peut paraître étrange et déplacé prend petit à petit sa place dans une démultiplication de la voix de Justin Vernon, pour un office a capella du plus bel effet. Et c’est là que l’on se rend compte que l’Américain est doté d’un organe capable des plus belles volutes soul. Sa voix devient un instrument à part entière.
 
Etrange constat que cet EP, comme l’annonce d’une nouvelle ère, plus expérimentale pour ce songwriter insaisissable. Une très belle prémisse, dont le projet qui suivra, Volcano Choir, n’en est que l’aboutissement, mais cela est une autre histoire.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Blood Bank
  2. Beach Baby
  3. Babys
  4. Woods

La disco de Bon Iver

22, A Million9
90%

22, A Million

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Bon Iver

Blood Bank
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