Border Line

Formé en 1998 ce duo semble provenir des anciens membres du groupe parisien Smooth. Les activistes de Border Line ne nous livrent pas plus d’informations sur leur site web joliment décoré de clichés en négatifs et de pauses volontairement longues. Tout est fait ici pour cultiver le mystère avec une certaine finesse.
Cette ambiguïté se retrouve très logiquement dans leur musique. Difficile parfois de faire l’inventaire des références du groupe car, les Border Line naviguent avec subtilité entre un rock post psychédélique sournois et une noisy apaisée.
« Wind » qui ouvre l’E.P fait penser à Sonic Youth période « Bad Moon Rising » dans une vision étirée. Les ambiances tendues se diluent à mesure que le morceau avance mais celui-ci aurait mérité d’être plus court car certains passages s’avèrent, à force, plus répétitifs qu’hypnotiques. Le bruit du vent revient tout au long de l’album, tel une litanie – fil conducteur du mystère – pour en parfaire l’homogéneité. Album concept ?
« New Orleans », solo acoustique intriguant, pourrait être la rencontre désabusée d’un Lou Barlow période « Freed Weed » et d’un Rodolph Burger minimaliste.
Quant à « Alone and Shizophrenic » (le titre le plus intéressant de l’album) il tend à me rappeler certains morceaux atmosphériques de Led Zep.
Le style de Border Line reste toutefois très personnel et retient l’attention. Le groupe a intelligemment produit son premier opus par un son clair, précis et maîtrisé. Il ne leur reste qu’à faire fis de certaines maladresses et à porter à maturité leur potentiel sur un album plus long et plus abouti. Un groupe à suivre de prêt.