Bush

1994. Le grunge se meurt petit à petit pour laisser place au post-grunge...

Imaginez-vous un instant en décembre 1994… L’hiver approche, mais les températures sont relativement douces. Et d’un coup, d’un seul, le thermomètre dégringole. C’est ce qui arrive avec la sortie du premier album de Bush « Sixteen Stone ». Alors que la vague grunge peine à trouver un deuxième souffle, pire s’essouffle, une bande de petits Anglais sans morale aucune s’approprie certaines sonorités et rythmiques du mouvement grunge pour écrire des morceaux faciles à écouter, mais remplis de grosses guitares. Les puristes crieront à l’imposture, le reste et nous, on se dira qu’il est bon de prendre ce qu’on nous propose si cela nous fait plaisir. Car vingt plus tard, les guitares saturées de Everything Zen restent efficaces et la balade Glycerine ne vous arrachera pas une larme, mais vous nouera l’estomac. Si Alice In Chains se ressent sur Little Things et Machine Head, on acquiescera en affirmant que Bush aura eu l’audace de ne pas refuser le succès et n’aura pas eu peur de marcher sur les plates-bandes des héritiers de Seattle pour surfer sur le succès. Bien sûr, Bush sera dépeint comme le Nirvana des Britanniques surtout à l’écoute de l’introduction de Bomb qui rappelé furieusement le métal alcalin décrit par la bande à Kurt Cobain. Mais si vous pensez que Bush n’a rien inventé, dites-vous au moins qu’ils ont essayé d’améliorer l’existant… C’est ce qu’a dû se dire Steve Albini lorsqu’il a marqué son accord pour produire le second album du groupe… Car, à part profiter du succès de Sixteen Stone, ce deuxième essai ne sera guère concluant, comme le reste !