Un an après la sortie du premier album de Clap Your Hands Say Yeah, il faut bien reconnaître que le succès critique et public du groupe, principalement du au buzz propagé sur internet, nous avait laissé un peu dubitatif : des influences parfois trop visibles (Yo La Tengo et Talking Heads en tête), des titres […]
Un an après la sortie du premier album de Clap Your Hands Say Yeah, il faut bien reconnaître que le succès critique et public du groupe, principalement du au buzz propagé sur internet, nous avait laissé un peu dubitatif : des influences parfois trop visibles (Yo La Tengo et Talking Heads en tête), des titres pas toujours bien finalisés, une voix, disons, discutable, et des prestations scéniques moyennes. Mais pour le passage difficile du second album, Alec Ounsworth a recruté les services du producteur Dave Fridmann. Vu le pédigré de ce dernier – Mercury Rev, Flamming Lips et Sparklehorse – on était curieux d’entendre ce qui allait sortir de ce disque.
"Some Loud Thunder" débute avec un titre dont la production semble avoir été bâclée volontairement : la plupart des instruments sont saturés. De quoi déclencher une tempête dans un verre d’eau au vue de sa position en ouverture du disque. Pourtant ce morceau fonctionne, en faisant toutefois abstraction de l’habillage sonore bâclé. Mais passée cette introduction, la bande d’Alec Ounsworth définit des compositions plus amples et moins brouillonnes. Avec Love Song n°7, Mama, won’t you keep them castles in the air and burning? ou encore Goodbye to mother and the cove, CYHSY accouche de constructions musicales pop assez complexes. Des petits joyaux de mélodies où l’on sent bien la patte de Dave Fridmann à la production. On leur pardonnera juste une relative longueur.
Mais alors qu’on se laissait aller à ces paysages sonores bariolés, l’ultime Satan Say Dance, déjà joué en concert, vient nous sortir de notre mélancolie en déployant une efficacité monstrueuse avec sa basse ronflante et ses bidouillages électroniques. Pourtant cet interlude dansant sera écourté par certains titres prenant une orientation assez folk, comme Emily Jean Stock, Arm and Hammer et Five Easy Pieces. Toutefois si les morceaux débutent sur une simple guitare acoustique, une dimension pop s’installe très vite, les mouvements sont amples et teintés d’un esprit encore un brin foutraque. On ne sera pas étonné d’apprendre que Dylan et Bowie figurent en bonne place parmi les inspirations d’Ounsworth, qui réussit, malgré une voix essentiellement nasillarde, à véhiculer un supplément d’âme lui permettant de s’écarter de ces références pesantes. Des performances vocales qui n’ont pas fini de partager le public de Clap Your Hands Say Yeah …
- Publication 458 vues9 février 2007
- Tags Clap Your Hands Say YeahWichita
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