Communions

C'est une lo-fi en reverb' majeure que nous propose la jeune formation danoise Communions, sans fioritures : brute.

Peut-on parler de rock Viking? Si la réponse est affirmative, le quatuor Communions pourrait bien être un digne représentant de ce mouvement; preuve en est cet EP de 4 titres enregistré « maison », au sens propre, édité à 500 exemplaires le 29 janvier 2014 sous le label Posh Isolation de manière quelque peu intimiste initialement, et aujourd’hui encensé.

Sans pour autant parler de vivier, pour l’heure, il semble que les labels danois aient une singulière capacité à produire de remarquables formations. À l’instar de leurs compatriotes de Iceage, Communions nous offrent une lo-fi teintée de post-punk, cependant un tantinet plus pop, par les arrangements guitare variés (parfois) enjoués, et une voix qui rappelle qu’on n’est pas nécessairement contraint de faire la gueule pour produire un bon son late 70s.

Le morceau Cobblestones porte définitivement bien son titre: un pavé sonore puissant gentiment introduit par un arpège léger et guilleret qui ne présage pas de la suite assenée à coup de sons punk à souhait. Seascapes frappe par une certaine évolution au sein même du morceau puisque le rappel aux Drums des premières mesures se mue rapidement en une connivence inopinée avec les excellents Black Lips. Au fur et à mesure des titres, la variété portée par un simple EP est notoire, tout en gardant des caractéristiques intrinsèques, qui font de Communions un groupe à forte personnalité. Ainsi, la ligne de basse d’intro de Children, suivie de la guitare (inlassablement) affligée d’une reverb’ à haute dose nous plonge dans les tréfonds de sonorités Oi! du temps jadis. You go on projette l’ombre d’une formation que l’on aurait aisément pu voir en scène au CBGB et clôture un EP bien trop court.

Sans doute aucun, Communions ne cherche pas ici la qualité acoustique aseptisée d’un album propret de studio destiné aux masses. C’est rude, brut, crade. Vrai.