"> Daniel Woolhouse - What's That Sound - Indiepoprock

What’s That Sound


Un album de sorti en chez .

8

Celui qui jusque-là se planquait sous le pseudo Deptford Goth tombe le masque pour un premier album sous son nom propre.

Quand il y a trois ans on a écouté pour la première fois « Life after defo », le premier album de Deptford Goth, deux réflexions nous sont immédiatement venues : Daniel Woolhouse avait mal choisi son pseudo, lui qui pratiquait une electro douce-amère alors qu’on aurait pu s’attendre à une musique beaucoup plus torturée, et on n’avait pas affaire à un chanteur-né mais plutôt à un type qui cherchait à dissimuler ses limites vocales derrière une diction égrenée lentement, comme légèrement désabusée. « Songs », son second album paru en 2014, nous avait fait comprendre que Daniel Woolhouse allait vite se retrouver dans l’impasse s’il ne se prenait pas en main car l’album laissait paraître une ambition d’affirmer l’écriture sur la forme, ambition contrariée par une inhibition vocale trop prégnante. Alors quand en milieu d’année, Daniel Woolhouse a annoncé qu’il reprenait son nom propre pour livrer son troisième album, une petite révolution était déjà en marche.

What’s That Sound ?, premier single qui donne aussi son titre à ce nouvel opus, allait dans le même sens : cette fois, Daniel Woolhouse, sans bien sûr devenir un chanteur magnifique, lâche néanmoins sa voix, notamment sur le refrain d’un titre libéré, presque euphorique à son échelle, joli condensé de pop ciselée qui relègue définitivement l’électro au rang de simples arrangements, qui laissent même place sur d’autres titres à de discrètes lignes de guitare ou à des cuivres (tout aussi discrets).

En revanche, ce qui n’est pas discret, c’est le sentiment de plénitude qui se dégage de l’album. Dès Crazy Water et son recours à des choeurs sur le refrain, choeurs qu’on retrouve à d’autres moments, la mélodie s’avance sereinement, le chant est affirmé, le refrain élégiaque se déploie. Tout au long de l’album, on reste dans un registre de grande qualité. Certes, quelques titres sont un peu moins convaincants, mais jamais mauvais. Dans les meilleurs moments, Daniel Woolhouse livre une pop raffinée, accessible mais jamais niaise ni facile. On est ici chez un véritable artisan, érudit et qui souhaite donner un vrai fond à sa musique, gage de réussites majeures comme Dreamt I Was A Ceramist Too ou Map Of The Moon, magnifique ballade portée par un synthé et un piano, à laquelle on revient inlassablement. Plus que réussir son nouvel album, Daniel Woolhouse comble un vide, car, depuis quelques années, la figure du songwriter pop avait un peu disparu. En alliant fluidité mélodique et épaisseur du propos, notre homme devient le successeur crédible d’un Malcolm Middleton. Sans être un nouveau venu, la révélation de cette année, c’est peut-être bien lui.

Rédacteur en chef

Tracklist

  1. What you know about

La disco de Daniel Woolhouse