"> Deptford goth - Life after defo - Indiepoprock

Life after defo


Un album de sorti en chez .

7

Admettons que Daniel Woolhouse, l’homme qui se cache derrière Deptford Goth, n’est pas forcément un génie de la com’, en tout cas en ce qui concerne le choix de son énigmatique pseudo. Un nom qui écorche un peu la bouche et qui suggère un univers caverneux et sombre qui au final se révèle plutôt ouaté […]

Admettons que Daniel Woolhouse, l’homme qui se cache derrière Deptford Goth, n’est pas forcément un génie de la com’, en tout cas en ce qui concerne le choix de son énigmatique pseudo. Un nom qui écorche un peu la bouche et qui suggère un univers caverneux et sombre qui au final se révèle plutôt ouaté et un brin lymphatique. Admettons également que sa voix n’est pas forcément un atout majeur. Pas qu’elle soit spécialement désagréable, mais le chant sur « Life after defo » évolue souvent sur la même note avec une retenue légèrement traînante qui finit par diffuser un sentiment de désabusement qui peut donner l’envie de conseiller à notre homme de mettre un peu les doigts dans la prise. Ce côté désabusé et retenu est d’ailleurs sans conteste ce qui constituera sa limite pour beaucoup, car ce premier album peut donner l’impression de naviguer en permanence entre deux eaux, ni transcendance d’un spleen profond, ni franchement léger. Pour situer la musique de Deptford goth, on convoque volontiers The XX, et la comparaison, pour le côté électro intimiste, n’est pas absurde, mais pas forcément à l’avantage de Daniel Woolhouse qui, aussi bien au niveau du chant que des arrangements, opte pour plus de simplicité, voire de neutralité.

Certes, on peut décider d’en rester là et qualifier « Life after defo » d’album gentillet, pas désagréable mais pas bouleversant non plus. Pourtant, ce ne serait pas lui rendre honneur car, malgré toutes les limites qu’on peut lui trouver a priori, ce disque réussit à s’incruster sur la platine et dans la tête de ses auditeurs. D’abord parce qu’il est impossible de douter de la sincérité de la démarche de son auteur. Quitte à passer pour tiède, Deptford goth assume sa volonté de créer un climat sonore apaisé, tout en petites touches, de ne jamais élever le ton, en bref, de ne pas forcer sa nature. « Life after defo » devient alors un joli album de « folktronique » pleins de moments véritablement touchants. L’ultra dépouillé Lions ne tient ainsi à deux fois rien, et pourtant, on s’accroche au fil ténu de quelques phrases, de petites notes qui crèvent comme des bulles de savon. Même constat pour Bloody Lip et son ambiance en clair obscur, doucement onirique. Il y a aussi sur « Life after defo » de vrais petites perles d’évidence, qu’on ne peut pas qualifier de ritournelles, ce serait un peu péjoratif, mais qu’on aime se repasser en boucle. Feel Real, Years ou encore Objects Objects ne peuvent ainsi pas laisser indifférents et témoignent de la volonté de Woolhouse de soigner l’écriture. On peut voir dans son approche de la timidité ou de l’inhibition, mais publier un album, mettre à disposition des oreilles de tous sa musique est déjà en soi de l’exhibitionnisme, alors autant voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide. Sans hésitation.

Rédacteur en chef

Tracklist

  1. Life After Defo
  2. Bronze Age
  3. Feel Real
  4. Guts No Glory
  5. Objects Objects
  6. Particles
  7. Union
  8. Lions
  9. Years
  10. Deepest
  11. Bloody Lip

La disco de Deptford goth

Songs5
50%

Songs

Life after defo7
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