"> Dillon - Kind - Indiepoprock

Kind


Un album de sorti en chez .

9

Troisième album de la berlinoise à l'univers sensible.

A sa façon, la Berlinoise d’adoption Dillon est une sage. Son premier album est en effet paru en 2011, le second trois ans plus tard, voici le troisième après un nouveau délai de trois ans d’attente. En outre, après avoir fait étalage sur son premier album de réelles capacités vocales et d’un sens de la composition à géométrie variable, elle s’était évertuée sur le second à ne pas s’éparpiller, à opérer des choix clairs et pas forcément dans la facilité, sachant que « The Unknown » s’était révélé un disque sur lequel elle donnait clairement la priorité à sa fibre la plus intimiste et, à sa façon délicate, exigeante, quand elle aurait certainement pu explorer des horizons plus pop, plus évidents et plus à même d’élargir son audience. Cette régularité tranquille et cette forme d’intransigeance qui font prévaloir la qualité et la cohérence de l’oeuvre sur toutes autres considérations la place d’emblée dans la catégorie des artistes qu’on aime défendre, suivre et voir évoluer, plus encore quand on a pris le train à son point de départ.

« Kind » est à même de nous prouver qu’on ne s’est pas trompés et impressionne même par l’aplomb tranquille qu’il dégage. Car il est extrêmement rare d’écouter un disque en ayant la sensation que son auteure, dès le début de sa carrière, savait où elle voulait aller et nous y emmèner sans coup férir, sans précipitation, sans rien forcer ni céder à la sensibilité de sa musique. Dillon y confirme son goût pour les ambiances intimistes, ce qui en fait le successeur naturel de « The Unknown », mais n’oublie pas qu’en termes d’arrangements, « This Silence Kills », son premier album, l’avait vue aussi à l’aise dans l’habillement de ses morceaux à coups de petits gimmicks électro qu’à l’aide d’arrangements organiques plus amples. Et comme dépouillement et économie de moyens ne sont pas l’ennemi de textures variées, « Kind » est à cet égard un véritable coup de maître. Le superbe Regular Movements, en milieu d’album, en est peut-être la meilleure illustration. Sur ce morceau, ce sont des beats qui donnent le tempo tandis qu’ondule, en belle symbiose avec la voix granulée et toujours aussi séduisante de Dillon, une ligne de cuivres tout en retenue. Avant cela, on aura eu droit entre autres à une belle entrée en matière avec Kind où se mêlent d’autres voix à celles de Dillon, de petites percussions intrigantes et quelques cuivres encore, on aura évidemment une fois de plus chaviré sur le déjà connu mais toujours aussi saisissant et encore plus beau dans le contexte de l’album Shades Fade et son final lyrique, succombé au charme exotique de Te Procuro, sorte de petite saudade moderne ainsi qu’aux petits arrangements cristallins de Lullaby.

« Kind » est ainsi un album qui s’inscrit dans la lignée de son prédécesseur, on l’a déjà dit, tout en se révélant plus chaleureux, plus varié. Un album qui laisse à voir une démarche mûrie et réfléchie qui n’enlève rien à la beauté intérieure de Dillon. On ne sait pas encore si elle connaît la prochaine destination de son parcours, mais on a déjà pris le billet.

Rédacteur en chef
  • Publication 1 879 vues10 novembre 2017
  • Tags DillonPIAS
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Tracklist

  1. Kind
  2. Stem & Leaf
  3. Shades Fade
  4. Lullaby
  5. Te Procuro
  6. The Present
  7. Regular Movements
  8. Contact Us
  9. Killing Time
  10. 2. Kind

La disco de Dillon

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