"> Dionysos - Monsters in Love - Indiepoprock

Monsters in Love


Un album de sorti en chez .

Giant Jack est né de l’imagination de Mathias Malzieu. Dans son premier roman autobiographique, « Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi », sorti en début d’année, ce fantôme de quatre mètres de haut apparaissait dans notre monde grâce à une horloge magique. Or l’?uvre de Malzieu, déjà l’objet d’une étude universitaire à la Sorbonne, […]

Giant Jack est né de l’imagination de Mathias Malzieu. Dans son premier roman autobiographique, « Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi », sorti en début d’année, ce fantôme de quatre mètres de haut apparaissait dans notre monde grâce à une horloge magique. Or l’?uvre de Malzieu, déjà l’objet d’une étude universitaire à la Sorbonne, se caractérise par un univers complet. C?est donc tout logiquement que ce géant introduit « Monsters in Love », troisième album studio de Dionysos.

l’univers du groupe se développe en paysages de conte, jouant toujours entre un réel rêveur et un fantastique décalé, comme perdu dans un film d’Ed Wood ou un Tim Burton. Ambiances cinématographiques, romantisme et ukulélé, Dionysos s’amuse à déformer ses compositions rock pour faire apparaître aussi le bricolage, permettre de voir un peu les ficelles dépasser sous les jolies choses.

Pour cela, après avoir composé cet album en grande partie au Maroc, ils sont partis en Angleterre chez Giant John Parish, magicien de la production qui a, entre autres, travaillé avec Sparklehorse, Eels, Giant Sand et bien entendue Madame PJ Harvey. Celui-ci a su allier une certaine rudesse rock, notamment en enregistrant live, et une richesse dans le traitement des sonorités, sachant exploiter au maximum la multitude d’instruments utilisés par ces joyeux drilles.

Joyeux ? Pas si sûr que ça. Ces nouvelles chansons, si elles gardent une naïveté dionysiaque, se sont teintées d’une noirceur et d’une profondeur qui n’existaient pas. Une maturité d’écriture qui n’en donne que plus de relief à un ensemble déjà séduisant. Des histoires comme la Métamorphose d’un homme en Mister Chat, le fétichisme amoureux de tes lacets sont des fées? Plus mystérieux est cet homme qui pondait des ?ufs.

Une écriture plus rock, des guitares dures, une basse souvent saturée. On suit alors à l’énergie Le Retour de Bloody Betty, critique des grands déstabilisateurs de notre monde sur fond de rythmique tap-dance, duo avec les Kills sur fond de flûte morriconienne, intensité chokeborienne pour le très rock?n’roll Lips story in a chocolate river qui met en lumière la qualité de chant de Babeth.

Instants magiques également avec le quatuor à cordes de I love Liou, intermède gracieux directement inspiré d’un personnage de Joan Sfar qui réalise à nouveau l’intégralité des visuels de ce nouvel opus, juste avant que le sieur Parish ne nous raconte la merveilleuse histoire de la création et du fonctionnement du sanglophone. Folie douce de l’invention.

De ses récentes expériences, Mathias Malzieu a su tirer une flamme nouvelle, feu follet qui danse sur nos nuits sereines, Mr. Jack qui nous entraîne dans un univers de plus en plus personnel et sans doute plus sincère même si celui-ci est toujours baigné de merveilleux et de fantaisies. Dionysos est entré violemment dans l’âge adulte et ce qui en résulte nous impressionne? Les monstres sont amoureux ? Nous aussi !

Chroniqueur
  • Publication 1 169 vues21 septembre 2005
  • Tags DionysosBarclay
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