"> Drenge - Undertow - Indiepoprock

Undertow


Un album de sorti en chez .

3

Ça pique un peu au début, puis on s'y fait.

Nulle nécessité d’être mancunien pour pratiquer un rock de bon aloi, une musique énervée en provenance des faubourgs laborieux, un truc qui ravigote quelque peu et vous tire de la torpeur estivale en cette rentrée. On peut venir d’une bourgade du Derbyshire ennuyeuse à souhait (dixit les protagonistes du duo Loveless) et distiller une belle hargne à force de scansions appuyées et de riffs sourds de Jaguar.

Eoin et Rory Loveless, tout juste sortis de leur période biactol, sont 2 frangins. Le premier gratte et éructe, le second tape et tente de suivre en live les improvisations de son frérot en gardant son calme et cela est un exercice difficile comme nous avons pu le constater en 2014 lors d’un festival nantais où les deux lascars ouvraient le set psyché des chevelus de Temples. Version studio, cela donne deux albums, un premier, éponyme, sorti en 2013, reçu comme une claque revigorante, un petit chef d’œuvre post grunge revitalisant et salué comme il se doit au Royaume-Uni. A cette occasion, nos deux héros connurent leur heure de gloire quand ils furent cités par le député travailliste Tom Watson qui déclara en 2013 au Guardian : « Je préfère écouter Drenge que traîner mes guêtres dans les champs boueux de Glastonbury ».

Leur second disque « Undertow », objet de cette chronique, est assez différent, moins brut de fonderie, un peu plus alambiqué, en un mot : produit, et c’est bien là que le bât blesse. On perd une certaine spontanéité, on est un peu déboussolé par ces nappes de guitare envahissantes, cette reverb qui s’étire et ces ajouts ici et là d’ornements sonores inutiles (Running Wild, Never Awake). Bien sûr, tout n’est pas inaudible dans ce second essai et il reste des morceaux instinctifs, furieux et sauvages comme on les aime, nous pensons à Favorite Son, The Snake, The Woods, Undertow ou encore à cette belle surprise avec le presque « posé » Standing In The Cold, mais au final, on reste un peu désappointé tant le « debut album » des Loveless nous avait enchanté.

Alors, si vous êtes amateur de grunge et nostalgique des cordes saturées des années 80, nous ne pouvons que vous recommander la musique de Drenge, en commençant de préférence par leur 1er album plutôt que par ce 2nd qui, confessons-le, ne nous a pas laissé un souvenir impérissable. Tentez le trépidant Bloodsports, débridez vos enceintes avec Backwaters, vous allez aimer.

© Pochette : Donald Mine
© Photo : Zachary Michael

Chroniqueur

La disco de Drenge

Undertow3
30%

Undertow

Drenge7
70%

Drenge