Driftwood Pyre

Pépite rock garage, le premier album des Driftwood Pyre replace Minneapolis au centre d'un courant musical foisonnant. Driftwood Pyre prend ainsi sérieusement une option pour le titre de meilleur groupe psychédélique en activité.

Fermement ancré à Minneapolis, Driftwood Pyre érige une cathédrale sonique, au sens propre comme au sens figuré, puisque le groupe a construit son studio dans cette ville du Midwest américain. De là, les producteurs Liam Watkins et Aaron James, rejoints par Joe Werner, Jeanne Oss puis Marie DeBris, forgent une musique psychédélique et garage parfaitement référencée. Elle s’inscrit dans cette longue lignée de groupes cultes, façonneurs d’un rock hautement addictif. La réverbération est reine, la voix est lancinante, avec ce détachement qui confine à la (fausse) désinvolture propre au genre.

Les titres s’enchaînent avec une efficacité métronomique. Alternant bombes sonores en déraillement permanent, longues hallucinations qui explosent et s’éloignent sans jamais vraiment s’éteindre, et morceaux où la guitare sèche combat avec l’électricité pour délivrer de sublimes ballades sulfureuses.

Puissant moteur psychédélique, Driftwood Pyre n’est pas seulement la énième incarnation d’une famille aussi riche que brillante (on citera les évidents Black Rebel Motorcycle Club ou, plus proche encore, les Black Angels), c’est également une machine sonique qui côtoie les fulgurances lumineuses des Charlatans ou la beauté farouche des Jesus and Mary Chain. En clair, Driftwood Pyre est un pilier intemporel habité par l’esprit du Velvet Underground et de ses talentueuses déclinaisons qui ne cessent d’alimenter en groupes géniaux l’histoire de la musique populaire. Loin des modes et des formations jetables.