Dum Dum Girls

"Too True" déchaîne les passions... On aime ou on n'aime pas... Il n'y a pas de demi mesure possible !

Vous vous rappelez, en 2010, le premier album des Dum Dum Girls, « I Will Be », avec ses relents sixties… En 2011, « Only In Dreams », le deuxième effort des Californiennes, lui, sentait bon les mélodies pop (un poil) trop commerciales… Et puis, en 2012, est apparu le EP « End Of Daze » qui a opéré un tournant shoegaze pour Dee Dee et ses acolytes.

« Too True » n’est donc que la suite logique de ce virage, de ce passage au travers des différents courants musicaux de ces cinquante dernières années. Composé de dix titres de la même veine, même si Dee Dee annonce que les morceaux sont plus durs, nous, on y remarquera enfin une véritable spontanéité. Il manque juste un brin d’originalité, car les références à la new-wave et au post-punk sont évidentes. Il suffit d’écouter Cult Of Love ou Rimbaud Eyes pour se remémorer les meilleurs moments de Jesus and Mary Chain, Siouxsie, Throwing Muses ou encore Lush. Au delà des clichés, l’album aurait été composé dans un total état d’ébriété. Quoi de plus normal dès lors de voir débarqué une chanson ayant comme ligne de mire le Bateau Ivre. Rimbaud Eyes, donc, offre des riffs accrocheurs et un refrain entêtant ayant pour seul phrase ‘you got Rimbaud eyes’.
Les paroles sont ouvertement mélancoliques, voire sombres, et elles pourraient refléter un état d’esprit nébuleux, un certain goût pour la nostalgie… Le départ de Frankie Rose y serait-il pour quelque chose ? La modification du line-up l’affecterait-elle ? Ou Dee Dee Penny a-t-elle simplement l’alcool triste ?
L’auditeur ne sera pas en reste avec Lost Boys and Girls, In The Wake Of You ou Evil Blooms, des morceaux élémentaires dont les intonations de voix les rendent plus que troublants.

Alors Dee Dee Penny serait-elle la nouvelle Patti Smith, dont elle est fan ? Non, la production est bien trop pop et l’attitude rock peu réelle. Ce n’est pas une tenue sexy sur une pochette qui vous transpose en icône d’une génération. Mais qu’à cela ne tienne, si ce virement de style tient la route, les Californiennes devront très vite le confirmer et ne pas attendre trois nouvelles années.