"> Eagles of Death Metal - Heart On - Indiepoprock

Heart On


Un album de sorti en chez .

5

On n’attendait pas franchement de surprises de la part des Eagles of Death Metal, groupe aux chansons un peu bas du front mais diablement entêtantes, mené par Josh Homme (leader des Queens of the Stone Age) et son comparse moustachu Jesse Hugues.Effectivement, dès le début de l’album on retrouve ce que le groupe sait faire : des […]

On n’attendait pas franchement de surprises de la part des Eagles of Death Metal, groupe aux chansons un peu bas du front mais diablement entêtantes, mené par Josh Homme (leader des Queens of the Stone Age) et son comparse moustachu Jesse Hugues.Effectivement, dès le début de l’album on retrouve ce que le groupe sait faire : des chansons efficaces, toutes guitares en avant, modernisant la grande époque des Rolling Stones dans un univers digne de Tarantino. Sauf que là où d’habitude seulement une chanson sur 2 atteint sa cible, ici le début de l’album enchaîne les morceaux à écouter lors d’une virée nocturne ou balnéaire… il n’est ici pas question de se recueillir ou de fixer ses chaussures mais plutôt de bomber le torse et de laisser son instinct prendre le pas sur la réflexion, le groupe s’adressant bien plus aux hormones (voire aux cojones comme diraient nos amis espagnols) qu’aux neurones.

En tendant un peu l’oreille, on remarque pourtant des évolutions notables ; d’abord Josh Homme s’est considérablement amélioré à la batterie comme le prouve l’irrésistible Tight Pants ; ensuite le groupe semble ne plus se contenter d’un gimmick efficace soutenu par une basse simpliste, les chansons paraissant ici plus denses, soutenues par des arrangements plus intelligents, des voix à contretemps et une ligne rythmique déchainée, le tout de manière plus variée que sur les albums précédents qui se révélaient un poil redondants. Le tout rend la réécoute beaucoup moins lassante sans rien enlever au fun dont transpire le groupe.

Le dernier tiers de l’album montre une facette qui perd en fun ce qu’elle gagne en subtilité, à travers des morceaux moins directs et frimeurs. On reste cependant dans l’univers du groupe, quelque part entre le stoner et le rock FM des années 70. Il ne sera jamais question d’expérimentation, juste de compenser une efficacité naturelle du songwriting avec un peu plus de travail sur l’ambiance, quitte à ralentir un peu. L’album s’achève sur l’implacable I’m Your Torpedo, impressionnant morceau qui semble tout droit tiré d’un album des Queens of the Stone Age, poussant à l’extrême ce que certains pourraient reprocher à Eagles of Death Metal : la présence permanente de l’ombre du groupe habituel de Josh Homme, que ce soit à travers les riffs de guitares ou le chant de Hugues, fortement influencé par celui de son camarade de jeu.

Alors, Eagles of Death Metal simple ersatz de Queens of the Stone Age? Pas vraiment, il faut plutôt envisager les Eagles comme le pendant rigolard et frimeur du groupe, ni révolutionnaire ni exceptionnel mais suffisamment efficace et réjouissant pour ne pas avoir à rougir de la comparaison et espérer remettre à jour cet instrument ultime du sex-appeal : une bonne grosse moustache bien fournie.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Anything 'Cept the Truth
  2. Wannabe in L.A
  3. (I Used to Couldn't Dance) Tight Pants
  4. High Voltage
  5. Secret Plans
  6. Now I'm a Fool
  7. Heart On
  8. Cheap Thrills
  9. How Can a Man With So Many Friends Feel So Alone
  10. Solo Flights
  11. Prissy Prancin'
  12. I'm Your Torpedo

La disco de Eagles of Death Metal