Eté 2003 : dans la lignée de The Rapture, Electric Six et son « Fire » apparaissaient comme de fiers outsiders n’ayant honte de rien, ne crachant sur aucune influence, aussi lamentable soit-elle. Reste que la classe était là, flanquée d’un second degré ravageur. La bande à Dick Valentine, tout en s’imposant le thème des dancefloors, partait […]
Eté 2003 : dans la lignée de The Rapture, Electric Six et son « Fire » apparaissaient comme de fiers outsiders n’ayant honte de rien, ne crachant sur aucune influence, aussi lamentable soit-elle. Reste que la classe était là, flanquée d’un second degré ravageur. La bande à Dick Valentine, tout en s’imposant le thème des dancefloors, partait vadrouiller du côté du garage, du punk, de l’electro, de la dance, du hard-rock… Un ensemble à la limite de l’incohérence mais toujours jubilatoire. Mais « Fire », aussi talentueux fût-il, était à vivre dans l’urgence, une pièce incandescente se consumant d’elle-même, à force de faire côtoyer le génie et la médiocrité. Toutes les personnes s’étant enquillé « Fire » en entier et plusieurs fois d’affilées se souviennent certainement qu’il se terminait sur le très sympathique Synthesizer, qui proclamait le nouveau règne de l’électro et des machines qui l’accompagnent.
La prophétie s’est réalisée, « Señor Smoke » s’articule parfaitement dans cette lignée. Malheureusement dans le cas d’Electric Six, c’est loin d’être une bonne chose. Si nous parlions de la sortie de cet album comme d’une surprise, c’est tout simplement que la moitié du groupe avait déserté les rangs après « Fire », dont le guitariste The Rock-N-Roll Indian. Le raccourci est peut-être expéditif mais force est de constater que la guitare est la grande absente de ce « Señor Smoke ». A la place on retrouve tout un tas de beats electro, de synthés en tout genre au service d’une musique désincarnée, fade, oubliée aussitôt l’album terminé.
« Señor Smoke » est vraiment tout sauf réussi. Comme si tous les traits de génie du premier opus avaient décidé de faire place à leurs confrères nommés ?mauvais goût? et ?ringardise?, tous ces aspects négatifs, minoritaires sur « Fire », qui planaient au-dessus de Electric Six telle une épée de Damoclès se taillent désormais la part du lion. Comme si Dick Valentine s’était laissé entraîner sur la mauvaise pente, celle où l’on fait l’amalgame entre simplicité et spontanéité. D’où toute une flopée de titres moches et repoussants que l’on croirait tout droit sortis du pire des années 80, à l’image des catastrophiques Dance Epidemic, Devil Nights, Boy or Girl ou encore l’infâme reprise du Radio Ga Ga de Queen’
Une grosse déception donc, preuve qu’il ne suffit pas de changer de thème pour se régénérer, si « Fire » était axé autour des dancefloors, pour ce nouvel album Dick Valentine a raté son coup. Dommage donc, particulièrement au regard du potentiel dégagé par le premier opus !
- Publication 423 vues29 juin 2005
- Tags Electric SixWEA
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