"> Elysian Fields - Last Night On Earth - Indiepoprock

Last Night On Earth


Un album de sorti en chez .

« Last Night On Earth » est le septième opus de ce duo emblématique non pas tellement de la scène musicale new-yorkaise mais d’un univers qui conjugue atmosphères gothiques et modernité. Jennifer Charles sonne ainsi comme si Elysian Fields restait imperméable aux temps : vocaux langoureux, tempos veloutés et chaloupés au service de ces contes vénéneux que le […]

« Last Night On Earth » est le septième opus de ce duo emblématique non pas tellement de la scène musicale new-yorkaise mais d’un univers qui conjugue atmosphères gothiques et modernité. Jennifer Charles sonne ainsi comme si Elysian Fields restait imperméable aux temps : vocaux langoureux, tempos veloutés et chaloupés au service de ces contes vénéneux que le groupe sait si bien façonner.

De ci de là pourtant, mais tout en nuances et impromptus, se dessinent quelques scories comme ces volutes que Elysian Fields est toujours parvenu à entretenir, d’une façon ou d’une autre. Eviter d’être figé se perçoit dans des récits qui parfois se veulent tendres et vulnérables (Sleepover sur les craintes enfantines, Red Riding Hood, Petit Chaperon Rouge revisité ou Johnny comme objet d’amour éperdu) mais également surtout dans une ouverture musicale inédite jusqu’à présent. Tonalités « classic rock » parfois : l’ouverture de guitare de Sleepover ou le presque rituel emprunt à Led Zeppelin (l’orientalisant Sweet Condenser), évocation légèrement brechtiennes sur Johnny et même percées quasiment « glam » sur Villains On The Run ou Chance. On aurait tort de croire pourtant que cet éclectisme dessert le groupe. Les touches sont, au contraire, parcimonieuses, presque fluettes et cette diversification s’avère alors plus enrichissement que standardisation bâtarde. « Last Night On Earth » demeure viscéral dans la mesure où l’émotion est toujours en affleurement et il garde sa cohérence esthétique tout en parvenant à l’enjoliver. Last Night On Earth est, à ce titre, emblématique tant il parvient à englober parfum de mort, hymne à l’éternel recommencement de l’existence dans une éblouissante symphonie dans laquelle le Bowie « space » aurait mêlé ses pincettes.

Comme souvent avec Elysian Fields la capatation sera insidieuse, les arrangements voluptueux poétiseront ces compositions immuables dans lesquelles sort ou hasard, une des thématiques, du groupe cohabitera avec finesse et liberté.

Chroniqueur