Certains labels comme Subtext officient dans l'ombre, prenant des risques considérables pour promouvoir des expérimentateurs tels que Eric Holm, qui n'hésite pas à s'engouffrer au fin fond de l'île d'Andoya au nord de la Norvège histoire de capter toutes sortes de sons inouïs.
Jusqu’ici, personne n’avait entendu parlait de lui, et très peu d’informations circulaient à son sujet. Américain basé à Londres, il livre pourtant avec « Andoya » un premier album surprenant qui n’a rien à envier aux fers de lance de Subtext comme Emptyset ou encore Roly Porter (responsable de la tuerie Life Cycle Of A Massive Star). Tous les sons ont donc été obtenus grâce à des micros d’une grande précision placés sur des poteaux télégraphiques dont les lignes à haute tension sont connectées à la station militaire de l’île.
Il en ressort six titres aux textures et à la froideur jusque-là rarement égalés dus en grande partie à un mixage de haute volée. Au fil des écoutes, Eric Holm apparaît comme cet artisan du craquement sonore qui rend le disque proche d’une techno d’esthétique minimaliste. Il parvient en effet à faire sortir de ses enregistrements des rythmes sourds et implacables comme sur l’hypnotique Matinden. Quant au claustrophobique Kvastinden et ses huit minutes qui vous rendent à bout de souffle, il n’est qu’une transition vers des contrées toujours plus sombres et notamment vers le titre éponyme final qui n’a pas fini de vous achever.
Voilà donc un disque parfait pour accompagner les longues nuits hivernales (bien que sorti au mois d’avril dernier), et qui démontre tout le talent de ce nouveau venu. Édité à quelques rares copies physiques, il est malheureusement déjà sold out et seulement disponible en format digital.
Tracklist
- Ma°tinden
- Stave
- A°se
- Kvastinden
- Høyvika
- Andøya