Eyelash Pulse

On souhaiterait pouvoir tout vous dire sur Eyelash Pulse : leur âge, les circonstances de leur formation… Mais la tâche de l’impétrant critique est parfois ardue. Le groupe ne dispose d’aucun site internet et la page web de son label reste, elle aussi, fort laconique. On peut donc seulement préciser ici qu’il s’agit d’un trio […]

Pourtant, on ne voit pas ce qui pourrait forcer les membres d’Eyelash Pulse à vouloir se cacher. Au contraire, on verrait beaucoup de raisons d’être fiers de ce disque. D’abord une belle pochette, sobre et sombre, à l’instar d’ailleurs de la musique. De nappes rêveuses en arpèges maussades, Eyelash Pulse perpétue la tradition d’un rock navigant entre calme et tempête, une formule décidément très prisée ces temps-ci, et appliquée à la lettre selon les préceptes édictés par les grands anciens (Mogwai en tête). D’où des morceaux longs, au tempo lent, alambiqués, mais cependant rendus très accessibles par un sens aigu de l’accroche mélodique tordue (les meilleurs exemples en étant le recours aux harmoniques sur Double One ou l’irrésistible et envoûtant arpège d’Abstraction). Les nostalgiques de la vague shoegazing trouveront ici de quoi entretenir l’espoir : les voix, fantômatiques et en retrait, ainsi qu’une nette sensibilité pop (Instar) rappellent parfois le Ride de la grande époque de Nowhere.

Alors, même si la seconde moitié de l’album n’est pas tout à fait au niveau d’une entame impeccable, et si l’on regrette, une fois encore, le recours systématique à un anglais de circonstance, saluons les débuts de cet intrigant trio – sur lequel on ne désespère pas d’en apprendre un peu plus un jour…