Crise financière et économique mondiale, récession, effondrement de l’industrie musicale : quelle que soit la direction vers laquelle on regarde, les constats sont les mêmes, les analyses sont superposables. On n’est pas sûrs de tout comprendre mais le message général est tout à fait clair : ça va mal, de mal en pis même, et […]
Crise financière et économique mondiale, récession, effondrement de l’industrie musicale : quelle que soit la direction vers laquelle on regarde, les constats sont les mêmes, les analyses sont superposables. On n’est pas sûrs de tout comprendre mais le message général est tout à fait clair : ça va mal, de mal en pis même, et ce n’est pas parti pour s’améliorer… Faut-il alors s’étonner qu’un des succès "surprises" de l’année dernière ait été cette petite chose joviale et innocente ? Des refrains dansants, enjoués, sans prétention, sans prise de tête : c’est donc de cette insignifiance dont on aura eu besoin en 2011. Pas glop.
Ne faisons toutefois pas de mauvais procès à Mark Foster et ses acolytes. Que cet album ait rencontré un tel succès (plusieurs disques d’or, des nominations aux Grammys …) a de quoi laisser perplexe mais après tout, il n’y a pas raison d’en tenir grief à ses auteurs. On reconnaîtra même de bonne grâce que "Torches", à défaut de brûlots, compte quelques titres fort sympathiques et à même d’enflammer un dance-floor. Titre principal de l’album et succès avéré sur quelques radios américaines emblématiques, Pumped Up Kicks fonctionne totalement, il s’agit même d’un hymne miniature, à la fois irrésistible par sa ligne de basse rebondie, ludique et martiale et touchant par son côté "bricolé" – on sent que le trio ne pratique pas encore le gros son. Autres singles, Houdini et Helena Beat atteindront également sans encombre leur cible.
Avec des recettes similaires mais sans la production sans égale de Dave Fridmann, "Torches" fait volontiers penser à un frangin malingre et fauché de "Oracular Spectacular". Cette modestie dans l’approche est d’ailleurs ce qui sauve l’album, car son absence apparente de prétention permet au groupe de déjouer les critiques les plus virulentes. On n’aura pas vraiment le coeur à pointer les faiblesses les plus évidentes d’un trio si sympathique – notamment des limites criantes dans la composition. La franchise oblige pourtant à signaler qu’au-delà de trois ou quatre titres irrésistibles, l’inspiration est bien maigre et même sur un album très bref (dix chansons, moins de quarante minutes), les idées se font rares.
Mark Foster et ses acolytes ont intérêt à profiter au maximum de leur succès : avec ce premier album sympathique mais sans génie, tout indique que celui-ci devrait être éphémère – sauf à ce qu’un coup de théâtre nous donne tort et que l’inspiration du groupe éclate sur un éventuel deuxième album. On ne retiendra pas notre souffle – mais cela ne nous empêchera de passer encore de bons moments à danser sur Pumped Up Kicks !
- Publication 474 vues21 janvier 2012
- Tags Foster The PeopleColumbia
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Tracklist
- Helena Beat
- Pumped Up Kicks
- Call It What You Want
- Don't Stop (Color on the Walls)
- Waste
- I Would Do Anything for You
- Houdini
- Life on the Nickel
- Miss You
- Warrant