L'album à ne pas écouter dans le noir!

Portugais, Vénézuéliens et Anglais réunis sous la bannière du psychédélisme chamanique, expérimental et malsain, voilà en quelques mots ce qu’est Fumaça Preta. Quelque part tout est dit ou rien n’est dit, tant « Impuros Fanaticos » est un ensemble foutraque d’incantations, de hurlements, de captures sonores déstabilisantes et de digressions heavy psyhé. On pourrait à ce titre s’essayait à situer, maladroitement, le groupe sur l’échiquier musical entre les Pink Floyd période Barrett, Captain Beefheart et Magma avec un soupçon du doom de Samaël. Tout cela n’est pas bien garant d’une structure établie, nous en conviendrons, mais clairement la musique de Fumaça Preta tient plus d’un art total et immédiat, conceptuel, que d’une composition pop née dans un studio à moult outils numériques.

Parfaite bande-son pour un film qui reléguerait « L’Exorciste » ou « Le Projet Blair Witch » au rang d’ersatz du club Dorothée, « Impuros Fanaticos » est avant tout une ambiance. Dérangeante et inconfortable tout en assumant parfaitement un côté transcendantal. Celle-ci met mal à l’aise, mais le vrai tour de force c’est que l’on se trouve dans cet état sans jamais avoir perçu la chose, savamment tapie sous des apparats d’exaltation occulte.

Musicalement, flûtes, claviers fuyants et graves, solos de guitare heavy et riffs syncopés sur rythmiques lancinantes ou brûlantes, tout semble vouer à créer les fondations d’un rite de magie noire. Le climat est lourd et moite, presque animal. Mais si un élément ressort particulièrement de cette partie, il s’agit des arrangements: les petites touches qui font toute la différence entre le premier effort éponyme du groupe et ce second album. Une production qui étoffe sans étouffer, voilà ce qui donne toute la mesure de « Impuros Fanaticos », qui le rend à ce point notable, parfaite en ce sens qu’elle exalte la signature artistique du groupe.

Cet opus de Fumaça Preta est une expérience, une écoute qui nécessite une réelle imprégnation, une forme d’abandon pour laquelle nos us de mélomanes semblent plus être des freins que des bases.

S’il ne devait en rester qu’un titre : Decimo Andar.

 

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• Publication 648 vues31 mai 2016
• Tags Fumaça PretaSoundway Records
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