La surprise est encore au rendez-vous avec ce nouvel de Gábor Gadó. Lui qui nous avait éclairés, avec « Orthodoxia », de ses lumineuses mélodies, revient avec Unknown kingdom, un opus plus intime et sombre. Gábor Gadó a grandi en chantant la musique populaire hongroise dans les chorales selon le système Kodaly, basé non sur le nom […]

La surprise est encore au rendez-vous avec ce nouvel de Gábor Gadó. Lui qui nous avait éclairés, avec « Orthodoxia », de ses lumineuses mélodies, revient avec Unknown kingdom, un opus plus intime et sombre.

Gábor Gadó a grandi en chantant la musique populaire hongroise dans les chorales selon le système Kodaly, basé non sur le nom des notes mais sur les degrés de la gamme, qui lui confère aujourd?hui une aisance particulière par rapport aux tonalités. Plus introspectif qu?à son habitude, il travaille tout particulièrement sur les tensions et les respirations donnant parfois un sentiment d?instabilité pourtant très bien maîtrisée.

Lorsque Gadó semble laissé ses comparses s?échapper des sentiers qu?il leur a ouverts, vers certaines libertés et improvisations, c?est pour mieux les réorienter sur ces mêmes voies, ne perdant jamais le fil conducteur de ses aventures.

Gadó se montre souvent marqué par la littérature sans pour autant être narratif. Ainsi si Unknown kingdom subit l?influence du « Grand Meaulnes » d?Alain Fournier, The World of Ulro est un livre du poète polonais Czeslaw Milosz qui fait référence à une figure symbolique de William Blake, alors que Three Poets est un hommage à trois poètes hongrois qu?affectionnent particulièrement le guitariste : Attila Jozsef, Endre Ady et Mikos Radnoti.
Enfin, pour finir sur une surprise, une version un peu différente du Sanctuary du dernier album de Gábor Winand (chroniqué ici-même), rebaptisé pour l?occasion Nathalie, Pascal and the Angel.

Dans son royaume inconnu, Gábor Gadó joue avec les systèmes établis, tente de déranger, mais séduit. Avec deux albums écrits en 2003 puisqu?il a composé également celui de Winand, on va devoir finir par admettre qu?il transforme tout ce qu?il touche en quelque chose de bien précieux.

• Publication 410 vues11 mars 2004
• Tags Gábor GadóBudapest Music Center
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