Gavin Friday

Pas la peine de déranger son notaire….malgré ses allures de testament, « Catholic » est plus intense que mortuaire, Friday plus vivant que jamais.
Ce nouvel opus est à l’image de son auteur : émotif et sans tabou. Son divorce, le décès de son père, son regard sur son Irlande natale, sa foie, Gavin Friday étale ses pensées et interrogations comme ses longues nappes mélodiques. L’irlandais a le sens de la mélodie épidermique, envoutante et charismatique (A Song That Hurts) qui rappelle parfois sur certains arrangements la bande à Bono des années 90. On en vient à approuver les médias qui lui attribuent une forte influence sur « Zoo TV » et « Zooropa ». Ami d’enfance du leader de U2, Gavin Friday a joué dans Virgin Prunes jusqu’en 1986 avant une aventure solo (« Each Man Kills the Thing He Loves » en 1989; « Adam ‘n’ Eve» en 1992, « Shag Tobacco » en 1995) et une collaboration avec Bono sur la BO de « In the Name of the Father ». Après 16 ans de silence, Gavin Friday revient avec cet album qui colle à la peau comme un linceul. De l’introductif Able, avec ses nappes de claviers et son chant suranné à la cold wave de Perfume en passant par les ambiances planantes (le sensible Land on the moon en duo avec Amy Odel, le vaporeux Blame), Gavin signe des textes aussi gais et introspectifs que du Thom Yorke. Les arrangements voluptueux et la production de Ken Thomas (Throbbing Gristle, Cocteau Twins, Sigur Ros) offrent un relief très séduisant aux compositions.
"Catholic" incite à la méditation, voire au recueillement… Amen.