Curieuse carrière que celle de Goldfrapp. Après l’universellement acclamé « Felt Mountain », et contre toute attente, le duo formé par Alison Goldfrapp et Will Gregory a décidé de se lancer dans un genre beaucoup plus glam. Un choix qui, s’il a séduit quelques-uns, a fait grincer les dents de la plupart. Deux albums, mitigés mais souvent […]
Curieuse carrière que celle de Goldfrapp. Après l’universellement acclamé « Felt Mountain », et contre toute attente, le duo formé par Alison Goldfrapp et Will Gregory a décidé de se lancer dans un genre beaucoup plus glam. Un choix qui, s’il a séduit quelques-uns, a fait grincer les dents de la plupart. Deux albums, mitigés mais souvent sous-estimés (« Black Cherry » et « Supernature »), plus tard, alors que le cas de Goldfrapp paraissait presque définitivement réglé, survient « Seventh Tree » annoncé comme un nouveau virage en épingle dans le parcours de Goldfrapp.
Clowns surprend d’entrée de jeu et permet de comprendre que l’annonce n’avait rien d’un effet de manche. Si l’on ne retrouve pas l’ampleur et les grands espaces de « Felt Mountain », ce folk intimiste, racé et élégant, ourlé d’arpèges de guitares délicats et de vagues de cordes, permet à la voix d’Alison Goldfrapp de faire des merveilles.
Le début de l’album, très réussi, enthousiasme : Happiness, à la fois sautillant et mélancolique, se rapproche très légèrement de la veine électronique des précédents albums, et Road To Somewhere, sommet de l’album, file carrément le grand frisson. Some People et A&E, anonymes, s’écoutent distraitement et font retomber l’euphorie d’une classe qu’on croyait totalement retrouvée. Cologne Cerrone Houdini, réminiscence du Melody Nelson de Gainsbourg, puis le putassier mais délicieusement efficace Caravan Girl, rehaussent le débat avant un ambitieux (mais pas totalement réussi) Monster Love en fin de parcours.
Il n’y a pas tromperie sur la marchandise : « Seventh Tree » marque bien le retour de Goldfrapp à une musique plus sobre, moins clinquante… au point que son élégance passe parfois inaperçue de prime abord. L’album se bonifie au fil des écoutes, bien aidé en cela par le chant toujours aussi magnifique d’Alison Goldfrapp. Certains reprocheront probablement à ce « Seventh Tree » de ne pas être un chef-d’œuvre ; certes, mais il tient suffisamment bien la rampe pour qu’on refuse de s’en priver.
Tracklist
- Clowns
- Little Bird
- Happiness
- Road to Somewhere
- Eat Yourself
- Some People
- A&E
- Cologne Cerrone Houdini
- Caravan Girl
- Monster Love