Gontard!

Difficile à cerner le Gontard!

Gontard! est un artiste français pratiquant un spoken word sur des parties instrumentales des plus variées. L’artiste s’était révélé à nous via le magnifiquement écrit Travail. Sous la coupe du label des Mendelson, Bruit Noir, le garçon est comme un poisson dans l’eau. Aux premières écoutes (en diagonale), tant l’interprétation que l’écriture évoquent une espèce de naïveté quelque part entre Fauve et la nouvelle scène française. C’est en s’impliquant un peu plus qu’on retrouve la noirceur du propos et la densité de composition de perçues dans Travail.

La musique de Gontard! est emplie de références et influences, de l’explicité Vince Taylor aux saxophones tendus, de la musique orientale à la folk country, du trip hop au post-rock. Cette profusion de pistes n’est en rien forcée et c’est avec une certaine dextérité et une certaine classe que l’artiste produit une musique aérienne, sans être légère, Cratère(s) et ses guitares saturées répondant aux envolées lyriques en est un parfait exemple.

À côté de cela, les textes s’intègrent à merveille à ce sentiment de fausse naïveté à l’image du Sauvagerie Tropicale qu’une écoute en dilettante nous ferait craindre un ersatz de Bénabar, alors que le titre n’aurait certainement pas été renié par Higelin.

Les goûts et les couleurs… Voilà le concept qui nous amènera comme une évidence à mettre en avant le titre Revolutzionari. Tension punk, cordes binaires, textes violents et crus « la révolution est une salope« , tout un programme! Un grand moment sera l’introduction magnifiquement sentie des saxophones. Tout s’oriente autour du regard dégoûté de l’adulte sur ses rêves de révolté : en soit un résumé du propos général, il ne s’agit pas de naïveté, mais d’un regard sur la naïveté, tantôt embrassée par poésie, tantôt dénoncée par fatigue.

S’il ne devait en rester qu’un titre : Revolutzionari.