Good Shoes

« Think Before You Speak » (réfléchis avant de parler) est un titre étonnant pour ce premier album de jeunes banlieusards londoniens. Repérés il y a plus d’un an grâce à quelques singles efficaces, les Good Shoes ont pris leur temps afin de pondre un album cohérent et non une suite de singles et faces B associées. Déjà une belle preuve de maturité alors que d’autres se jettent à corps perdu dans l’enregistrement d’un album au bout du deuxième single.

On retrouve ici tous les titres qui ont fait la renommée du groupe (All In My Head, We Are Not The Same, The Photos On My Wall…) mais également une ribambelle de pop songs aussi efficaces que rapides (pas plus de 2/3 minutes par titres). On pense successivement aux débuts des Cure pour le phrasé post-punk et le timbre de Rhys Jones, à Blur, XTC ou à Wire. Les constructions parfois alambiquées de certains titres et le chant saccadé (Nazanin, Ice Age) font irrémédiablement penser aux Futureheads ou à Art Brut.

Issu du quartier de Morden au Sud de Londres le quatuor mené par Rhys Jones fait preuve d’une belle maturité dans ses textes. Bien entendu les problèmes de l’adolescence y sont abordés (Never Meant To Hurt You) mais pas seulement ou bien sous un angle différent. C’est notamment le cas sur Morden où Rhys Jones dépeint avec beaucoup d’habileté le quotidien difficile de sa banlieue.

Loin d’être des godillots ces bonnes chaussures sont promises à un bel avenir.