"> Grand Hôtel - La vie au périscope (part 1 & 2) - Indiepoprock

La vie au périscope (part 1 & 2)


Un album de sorti en chez .

Son seul nom pourrait évoquer un décor ultra kitsch tout droit issu des seventies ou des eighties. Soyons honnêtes vis-à-vis des plus jeunes générations, Grand Hôtel nous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. c’est donc avec une profonde nostalgie que le chanteur de Grand Hôtel pense le soir […]

Son seul nom pourrait évoquer un décor ultra kitsch tout droit issu des seventies ou des eighties. Soyons honnêtes vis-à-vis des plus jeunes générations, Grand Hôtel nous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. c’est donc avec une profonde nostalgie que le chanteur de Grand Hôtel pense le soir à? Anne-Aymone Giscard d’Estaing (sans même avoir forcé sur le vin’) ou (plus sérieusement) à l’antisociété de Bernie Bonvoisin, en affirmant que le rap d’aujourd’hui, à côté de Trust, « c’est du touche pipi »?

Derrière Grand Hôtel, se cache en fait Temper, trio stéphanois réunissant Anne-Laure « Lazy B » Paulmont (basse), Arnaud Giraudet (batterie) et Jean-Pierre Montal (guitare, chant). Première signature française du label bordelais Talitres, Temper est l’auteur de plusieurs albums en anglais à l’inspiration très new-yorkaise. Cette fois-ci, le groupe a voulu relever un défi en s’attelant à l’écriture d’un album entièrement en français. Autant le dire tout de suite, le pari est amplement réussi.

La comparaison avec Dionysos est inévitable. Mais alors que le groupe de Valence aime cultiver les rêves de l’enfance, l’univers de Grand Hôtel est beaucoup plus désabusé. c’est dans la réalité de tous les jours que le groupe va puiser ses personnages et ses petites histoires, teintées de désillusion et d’humour noir. l’écriture, quant à elle, joue sur les rimes et les bons mots, comme sur l’abstinence, où JP Montal, préférant s’abstenir de parler, convoque l’absence et l’absinthe? On regrettera seulement un name-dropping d’écrivains un peu longuet sur le final du Mode d’emploi du monde.

Entre folk et noisy-pop, Grand Hôtel varie suffisamment les genres pour ne pas lasser, se tournant même vers le blues pour un long road-movie qui s’étire sur le morceau éponyme. Le trio s’est aussi étoffé en accueillant un second guitariste, Fred H. Collay. Les guitares et la basse dissonent dans une pluie d’arpèges brinquebalants à la Pavement. Enregistré live en studio, « La vie au périscope » est sans fioritures, brut de décoffrage, bref? rock?n’roll !

Chroniqueur

La disco de Grand Hôtel