"> Grandaddy - Last Place - Indiepoprock

Last Place


Un album de sorti en chez .

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Avec ce cinquième album, Grandaddy s'extirpe magnifiquement d'outre-tombe après onze longues années d'absence...

Revenir à l’essentiel. Tel a été le credo qui s’est imposé à Jason Lytle à l’heure de reformer Grandaddy, onze ans après avoir annoncé, à la surprise générale, un hiatus définitif suite à l’impeccable « Just Like The Fambly Cat ». Un come-back inespéré, tant la tête pensante du combo californien avait pris goût aux joutes solitaires avec pas moins de deux albums solos au compteur et une multitude de collaborations, en featuring ou à la production.

Autant dire que le natif de Modesto semble avoir effectué un premier bilan de ses diverses expériences, d’où peut-être cette envie folle de se recentrer momentanément en retrouvant les origines de son accomplissement et de sa polyvalence artistique. Loin d’avoir perdu de sa superbe durant toutes ces années, Lytle dépose une fois encore son influence et sa génialissime griffe sur les compositions de ce cinquième acte, aussi furieux qu’en proie à l’apaisement.

Bien qu’il soit l’un des morceaux les moins en verve, le single phare Way We Won’t placé d’entrée rappelle aux bons souvenirs du space-rock que le groupe californien a usé, avec une efficiente singularité, durant la dernière décennie. La réminiscence s’avère par la suite bien plus enivrante à la perception d’autres pistes où se distinguent, non sans une palpable euphorie, guitares et machines idéalement assorties (Brush In The Wild, Evermore) ou encore, dans un élan acharné, les cordes esseulées et exquisément abruptes du punk à souhait Chek Injin.

Mais il se dégage surtout de ce « Last Place » une sensation de finesse quasi-inédite, une mélodieuse sagesse à faire pâlir les fanatiques du Grandaddy version sauvage. Cette évolution, dressée entre une divine incandescence et une part d’ombre insoupçonnée, prend d’abord source sur des vallons pop aux nuances subtiles, à l’instar d’apparats aux reflets anglo-saxons (l’excellent The Boat Is In The Barn) et de délicieuses courbes sentimentales (That’s What You Get For Gettin’ Outta Bed), même lorsque les a-propos transparaissent plus sombres et désabusés (I Don’t Wanna To Live Here Anymore), qui plus est magnifiés par de plaintifs violons sur le formidable enchaînement This Is The Part/Jed The 4th. Point d’orgue de ce berceau voluptueux, A Lost Machine et l’omniprésence de son piano, composant central où bataillent mystère et mélancolie sans que ne soit renié pour autant les caractéristiques rock du groupe, et l’acoustique soyeuse de Songbird Son, postée telle l’antithèse parfaite des acrobaties inaugurales.

Sursaut d’orgueil isolé ou début d’une nouvelle ère, le retour aux affaires de Granddady se manifeste au gré d’un album éloquent, ondoyé et captivant. En d’autres termes plus familier, il n’y a quasiment rien à jeter dans cette douzaine de titres aussi distinguée que précieuse, propulsant à coup sûr l’ensemble comme le plus abouti d’un groupe qui sait, à bon escient, se faire rare. Evidemment, cela valait le coup d’attendre…

 

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  • Publication 1 853 vues23 mars 2017
  • Tags Grandaddy30th Century Records
  • Titres recommandés Brush With the Wild Evermore The Boat Is in the Barn Chek Injin This Is the Part Jed the 4th A Lost Machine Songbird Son
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Tracklist

  1. Way We Won't
  2. Brush With the Wild
  3. Evermore
  4. Oh She Deleter :(
  5. The Boat Is in the Barn
  6. Chek Injin
  7. I Don't Wanna Live Here Anymore
  8. That's What You Get for Gettin' Outta Bed
  9. This Is the Part
  10. Jed the 4th
  11. A Lost Machine
  12. Songbird Son

La disco de Grandaddy

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