Holden

Holden pour leur deuxième effort « Pedrolira » (après le très confidentiel « Arrière monde ») officie dans un registre bien casse gueule, celui d’une pop sophistiquée chantée en français. Vaste et belle entreprise au niveau de l’intention, le groupe soudé autour du couple Moeck et Armele propose une alternative intéressante dans le panel toujours trop étroit de la pop ‘à la française’, coincé entre les institutionnels de qualité et la cohorte commercial voué aux vocalises énervantes et souvent ineptes.
Au niveau de la réalisation, on ne peut que saluer le travail doux-amer du groupe. Holden propose une pop fine sous influence jazzy qui ne manque pas d’efficacité. Le single « C’est pas pareil » mériterait un passage abusif sur nos ondes radios. L’idée du groupe est en fin de compte claire : ne pas maltraiter l’auditeur. La production légère de Senor Coconut, les sonorités chaudes (une mention spécial au timbre de la guitare) et l’élégance des arrangements, tout concourent à un confort d’écoute optimum. Reste une part séditieuse de mélancolie, palpable dans les mots (pas si gentils et légers que ca) et dans la voix parfois désenchantée d’Armel. Cette petite ombre au tableau a le mérite de donner du corps à l’ensemble. Qu’on se le dise, Holden ne fait pas dans la bluette gentille et inoffensive…
Certes on aurait aimé peut être un peu plus de prise de risque au niveau du chant mais Armel (et c’est à souligner) assure l’essentiel. On aurait aimé aussi un peu plus d’aspérité et de contraste dans la mélodie histoire de briser cette belle harmonie un peu monotone à la longue toutefois.