Le barbu Sam Beam, plus connu sous le faux nom d’Iron & Wine, a décidé de compiler des raretés, issues de séances de studio, jamais mises sur disque. Il en a profité pour rajouter quelques reprises que l’on découvre ainsi sous un autre jour. Après le remarquable « The Shepherd’s Dog », gorgé de soleil et de […]
Le barbu Sam Beam, plus connu sous le faux nom d’Iron & Wine, a décidé de compiler des raretés, issues de séances de studio, jamais mises sur disque. Il en a profité pour rajouter quelques reprises que l’on découvre ainsi sous un autre jour. Après le remarquable « The Shepherd’s Dog », gorgé de soleil et de rythmes chaloupés, on s’attendait à une suite qui s’avérait difficile après pareil exploit. On patiente dès lors, en découvrant les fonds de tiroir de notre folkeux solitaire.
Sur le premier disque, on démarre avec Dearest Foresaken, avec un plaisir non feint de retrouver notre fidèle Sam Beam à la guitare, toujours aussi alerte. Le timbre doux de sa voix fait toujours autant de bien à nos oreilles, mais il faut bien l’avouer, une écoute répétée du double album peut s’avérer nocive, dans le sens où l’on risque à force de s’endormir. Car, Sam Beam comprend, comme chaque artiste, des détracteurs, qui lui reprochent d’être barbant. Certes, ce n’est pas tout à fait faux ; d’où l’effort qu’il nous faut déployer pour bien se concentrer sur chaque détail qui fait la différence.
On note que l’ami Joey Burns de Calexico fait naturellement partie de l’aventure, et on se souvient, non sans nostalgie, de la fabuleuse reprise de Dark Eyes de Bob Dylan, présente sur la bande originale de « I’m Not There » de Todd Haynes. Hélas, pas de perle de ce genre dans la malle. On salue l’austérité et l’économie de moyen dans lesquelles ces morceaux ont été conçus, pas d’arrangement superflu chez Iron & Wine. Il faut être sacrément fan pour se coltiner près de deux heures de ballades au plus près de l’os. Mais ces morceaux, une fois apprivoisés, sont des draps chauds dans lesquels il fait bon de se blottir, surtout concernant l’adorable Hickory.
Le morceau d’ouverture du deuxième disque, Communion Cups & Someone’s Coat, est aussi réussi, tout comme les inattendus mais bienvenus No Moon et Serpent Charmer. Mais au final, il nous manque quelque chose pour adhérer totalement à la doxa de Sam Beam. Car ces morceaux sont beaux mais ils n’arrivent pas à nous émouvoir. Dès lors, on espère qu’il nous pondra de nouveau un album de la trempe de l’avant-dernier, et si possible l’été, quand le soleil sera au zénith. Car, si Bon Iver est notre compagnon idéal pour l’hiver, Iron & Wine, par contre, distille un folk solaire, mâtiné de rythmes exotiques. On est donc d’autant plus déçu à l’écoute d’ « Around The Well », car on s’attendait à plus d’audace dans sa besace.
- Publication 363 vues11 septembre 2009
- Tags Iron & WineSub Pop
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Tracklist
- Dearest Foresaken
- Morning
- Loud as Hope
- Peng! 33
- Sacred Vision
- Friends They Are Jewels
- Hickory
- Waitin' for a Superman
- Swans and the Swimming
- Call Your Boys
- Such Great Heights
- Communion Cups and Someone's Coat
- Belated Promise Ring
- God Made the Automobile
- Homeward, These Shoes
- Love Vigilantes
- Sinning Hands
- No Moon
- Serpent Charmer
- Carried Home