James Yorkston And The Athlete

Avec « The Year Of The Leopard », James Yorkston avait montré des capacités hors du commun en terme de songwriting. Moins d’un an plus tard, il revient avec The Athletes, ses compagnons de voyage, pour un quatrième album doux et habité. « Roaring The Gospel », est une nouvelle démonstration de la parfaite maîtrise des genres de la part des écossais. Alternant intelligemment et sobrement divers instruments – guitare acoustique, électrique, banjo, contrebasse, clarinette, harmonium – les chansons qui composent cet album ne manquent pas de facettes.

Avec des mélodies lunaires et planantes comme sur Someplace Simple et Blue Madonnas, le dépaysement est total. On se laisse agréablement transporter vers un autre espace-temps où James Yorkston et quelques autres comme Sufjan Stevens savent nous emporter. Déployant une ambiance feutrée et intime sur tout l’album, le groupe susurre à nos oreilles des mots doux et des mélodies légères, avec bien sûr une voix des plus impressionnantes, sur les superbes Seven Dreams et Song To The Siren.

De chaque chanson émane un parfum insaisissable de voyage, de découverte, d’humidité, de brume, que l’on peut trouver près d’une falaise, d’un phare. Mélancoliquement, le disque se déroule comme un livre de petites histoires tantôt calmes, tantôt rythmées par une batterie fine, à l’image de The Hills And The Heath, Sleep Is The Jewel, ou The Lang Toun, une ballade dont les lamentations de guitare électrique rappellent quelques instants un morceau de bravoure de The Doors.

« Roaring The Gospel » est une pièce majeure de folk qui confirme le talent de James Yorkston And The Athletes, et enfonce le clou auprès de ceux qui en douteraient encore. Leur production colossale à un rythme effréné laisse présager bien des pépites pour quelques années encore.