Jarvys

D’emblée, avec Jarvys, on remarque qu’on a affaire à un groupe qui en veut : packaging hyper soigné, très bon son, du travail de pro ! Pour les avoir vus en concert, je sais également que cet album n’a pas été élaboré en studio, mais qu’il est le fruit de plusieurs années de travail et de composition, d’où le côté maîtrisé de la chose. Les Jarvys revendiquent comme modèles Radiohead, Placebo, en gros la scène rock anglaise à forte connotation émotionnelle, mais curieusement ces influences ne se ressentent pas trop à l’écoute du CD. Sauf peut-être dans le pont de » Where are you baby « , très progressif, et qui peut donc faire penser aux côtés les plus 70’s de « Ok Computer ».
La musique de Jarvys se veut grandiloquente, ainsi les chansons comportent beaucoup de claviers, enrobant parfois les chansons d’une atmosphère un peu eighties. On peut également déceler une admiration pour le Floyd, dans certaines parties planantes, accentuant encore l’aspect progressif et atmosphérique du groupe. Le titre « Creature of the night », par exemple, mélange un côté très pop à des cavalcades de claviers dignes de Jon Lord, organiste des créateurs de « Smoke on the Water ».
La voix, pour sa part, évoque dans ses montées le chanteur de Pulp, qui se nomme… Jarvis Cocker ! Coïncidence ? Une des qualités de Jarvys est que le groupe comporte plusieurs compositeurs, ce qui assure à leur musique une diversité de styles : d’un côté, le très pop » My Bloody Valentine « , qui traite d’une Saint-Valentin assez mal vécue, ou le morceau final » Lethal Addiction « , à la musique très sombre, et qui évoque une descente aux enfers. Un bon album donc, par un groupe qui se donne les moyens de ses ambitions.