"> Jean-Luc Godard - One + One/ Sympathy for the devil (DVD) - Indiepoprock

One + One/ Sympathy for the devil (DVD)


Un album de sorti en chez .

A l’heure où les Rolling Stones remplissent les stades, Carlotta Films a eu la bonne idée de rééditer « One + One », film musical de Godard, en DVD avec son lot de bonus. Pour l’occasion, le film ressort en salle. Une réédition exceptionnelle d’un grand « rockumentaire » des sixties, qu?on ne pouvait laisser […]

A l’heure où les Rolling Stones remplissent les stades, Carlotta Films a eu la bonne idée de rééditer « One + One », film musical de Godard, en DVD avec son lot de bonus. Pour l’occasion, le film ressort en salle. Une réédition exceptionnelle d’un grand « rockumentaire » des sixties, qu?on ne pouvait laisser passer. Le DVD offre deux versions du documentaire : l’originale de Godard où la chanson Sympathy for the Devil n’est jamais diffusée intégralement et le montage des producteurs, renommé « Sympathy for the Devil », avec la chanson en entier au générique de fin

Petit rappel. Réalisé en 1968 par Godard, « One + One » retrace la genèse du célèbre Sympathy for the Devil des Stones, adossant sessions studios et scènes de contestations politiques. Parti à Londres pour faire un documentaire sur la légalisation de l’avortement en Angleterre (qu?il ne tournera pas), Jean-Luc Godard décide de faire un film sur les Beatles ou les Stones. Les premiers refusent, laissant l’offre aux seconds. Le film, présenté fin 1968 à Londres, sort en France le 7 mai 1969 et sera à nouveau dans les salles en 1982. « One + one » est le premier film en anglais de Godard.

Le film est découpé en trois séquences d’enregistrement des Rolling Stones aux Studios de Londres entrecoupées de scènes suffisamment barrées, aux accents de révolte : une interview en forêt d’Eve Democracy (qui répond uniquement par oui ou non) sur les besoins d’une révolution, la lecture de Mein Kampf dans une librairie érotique où deux hippies scandent des messages politiques en réponse aux gifles des clients, la rencontre avec des noirs militants préparant une révolution dans une casse-auto. Godard porte haut et fort ce message des Black Panthers. Le jour de la présentation du film à Londres, Godard dédia son film à Elfridge Cleaver, porte-parole des Black Panthers, qui venait d’entrer dans la clandestinité.

Côté studio, les images des Stones décortiquent l’enregistrement minutieux de Sympathy for the Devil, des premiers balbutiements à la version finale en passant par des essais plus pop portés par le clavier. Mick Jagger y apparaît en maître d’?uvre incontesté des arrangements (et du groupe), devant un Brian Jones déjà très en retrait. Keith Richard s?offre les parties de basse, reléguant Bill Wyman aux maracas. Le studio baigne dans une ambiance planante, sereine, en opposition avec la grogne de l’extérieur. La caméra de Godard se déplace doucement au milieu des instruments et des amplis des musiciens en pleine exploration.

« One + One » replace habilement Sympathy for the Devil dans le contexte de sa création et suggère une lecture engagée de ses paroles et de son époque. Un film musical comme on n’en fait plus.

Chroniqueur

La disco de Jean-Luc Godard