Jeanne Balibar

Egérie incontournable de tout un pan du cinéma d’auteur français, l’actrice culte Jeanne Balibar tente depuis plusieurs années de s’imposer en tant que chanteuse. Une lubie que partagent beaucoup de ses consoeurs, au moins pour le temps d’un album, pour le pire (les noms se pressent) ou pour le meilleur (quoiqu’on cherche encore des exemples pour cette catégorie). Mais la Balibar est obstinée, et un seul album n’a pas suffi à satisfaire son besoin de chanson : la voici de retour avec un second opus (une décision dont on n’espère qu’elle ne fera pas trop d’émules).

Aucun doute, Madame sait s’entourer : Rodolphe Burger répond encore présent, même si son rôle est moins marqué que sur "Paramour". Au chevet de se second album, pour le suppléer, se pressent Dominique A et Fred Poulet. Des sonorités parfois jazzy (Rien et son introduction de contrebasse), parfois plus rock (Ton Diable), et des arrangements riches et très soignés mettent en valeur des morceaux aux mélodies élégantes. Les textes, eux, se font bien plus irréguliers et alternent le très bon et le franchement quelconque.

Rien à redire sur la bonne tenue de l’ensemble et le goût très sûr affirmé tout au long de ce "Slalom Dame". Reste que la personnalité même de Jeanne Balibar peut susciter des réactions extrêmes, de l’adoration totale à l’éruption d’urticaire. Les inconditionnels de la dame ont de toute façon probablement déjà acheté l’album, les autres devraient tester leur réaction à l’écoute d’un ou deux titres… Pour notre part, contentons-nous de dire que le chant exagérément maniéré et surjoué à l’extrême de Jeanne Balibar ne nous parait pas tout à fait à la hauteur de l’écrin poli avec soin pour l’accueillir…