"> Joy Division - Closer - Indiepoprock

Closer


Un album de sorti en chez .

Après la récente récompense reçue à Cannes pour le film "Control", on sent venir la vague d’hommages dédiés à Ian Curtis, leader défunt du groupe Joy Division. Pour autant, dès que l’on a pu visionner les premières images du film d’Anton Corbijn, on a furieusement eu envie de se replonger dans les ambiances sombres de […]

Après la récente récompense reçue à Cannes pour le film "Control", on sent venir la vague d’hommages dédiés à Ian Curtis, leader défunt du groupe Joy Division. Pour autant, dès que l’on a pu visionner les premières images du film d’Anton Corbijn, on a furieusement eu envie de se replonger dans les ambiances sombres de "Closer".
 
Dès les premières notes épileptiques d’Atrocity Exhibition (en référence au roman de JG Ballard), on se retrouve emporté par la rythmique aliénante du morceau, d’où émergent une basse prognathe et des nappes de guitares distordues et anguleuses. Perdue au milieu de ce cauchemar éveillé, la voix grave de Ian Curtis s’engage seule dans une lutte sans issue face à ce déchaînement sonore orchestré par le producteur Martin Hannett. Cet affrontement se prolonge sur Passover, Colony, et A Means To An End, dont la noirceur nous prend littéralement à la gorge, avec une tension qui ne se relâchera guère au fur et à mesure des écoutes. Et il semble difficile de ne pas voir dans la dépression morbide des textes de "Closer" – sorti quelques mois après le suicide de Ian Curtis – un appel à l’aide lancé par le chanteur : "This is a crisis I knew had to come Destroying the balance I’d kept" sur Passover, et "A cry for help, a hint of anaesthesia" sur Colony.

Il convient aussi de rappeler l’omniprésence de la basse menaçante de Peter Hook. Ce dernier aligne, sur l’ensemble des morceaux, un nombre incalculable de lignes mélodiques qui serviront de références pour une myriade de groupes à venir. Enfin, sur la deuxième partie du disque, l’ambiance se veut moins agressive. Les rythmes répétitifs de Heart And Soul ont quelques choses de rassurant, et annoncent déjà "Mezzanine" de Massive Attack. Sur les deux morceaux clôturant l’album, The Eternal et Decades, la voix de Ian Curtis semble arrêter de lutter, et il ne reste plus que quelques notes d’un clavier lancinant, donnant l’impression d’assister à une marche funèbre.
 
Si on en reste à des groupes come I Love You But I Have Chosen Darkness ou Interpol pour l’héritage de Joy Division, on retrouvera certes les ambiances sombres du groupe de Manchester, mais pas cette tristesse parcourant les plages de "Closer". Il faut peut être revenir à "Pornography" de The Cure ou aux premiers albums de Red House Painters pour retrouver pareil sentiment. Mais jusqu’à nouvel ordre rarement album nous avait autant fasciné par sa beauté désolée.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Atrocity Exhibition - 2007 Remaster
  2. Isolation - 2007 Remaster
  3. Passover - 2007 Remaster
  4. Colony - 2007 Remaster
  5. A Means to an End - 2007 Remaster
  6. Heart and Soul - 2007 Remaster
  7. Twenty Four Hours - 2007 Remaster
  8. The Eternal - 2007 Remaster
  9. Decades - 2007 Remaster
  10. Dead Souls - Live at Live 8, University of London Union
  11. Glass - Live at Live 8, University of London Union
  12. A Means to an End - Live at Live 8, University of London Union
  13. Twenty Four Hours - Live at Live 8, University of London Union
  14. Passover - Live at Live 8, University of London Union
  15. Insight - Live at Live 8, University of London Union
  16. Colony - Live at Live 8, University of London Union
  17. These Days - Live at Live 8, University of London Union
  18. Love Will Tear Us Apart - Live at Live 8, University of London Union
  19. Isolation - Live at Live 8, University of London Union
  20. The Eternal (Encore) - Live at Live 8, University of London Union

La disco de Joy Division