"> Justice - Audio, Video, Disco  - Indiepoprock

Audio, Video, Disco 


Un album de sorti en chez .

Du premier album de duo électro, "†" on avait retenu ce contraste entre emphase musicale presque monolithique des titres et ce laconisme qui rendait ses membres presque invisibles face aux controverses que l’un de ses clips avait suscitées. De ce point de vue-là, Justice se situait au niveau des « dance floors » et pouvait, image aidant, […]

Du premier album de duo électro, "†" on avait retenu ce contraste entre emphase musicale presque monolithique des titres et ce laconisme qui rendait ses membres presque invisibles face aux controverses que l’un de ses clips avait suscitées. De ce point de vue-là, Justice se situait au niveau des « dance floors » et pouvait, image aidant, s’apparenter à cet autre ensemble issu du même genre, Daft Punk.

"Audio, Video, Disco" doit s’entendre de façon différente dans la mesure où, nonobstant, ce qu’on pourrait penser de son intitulé, il semble vouloir se faire la voix d’une nouvelle démarche plus éprise de significations. Il faut, en effet, percevoir qu’en Latin un tel tire veut dire : « J’entends, je vois, je comprends » pour accompagner un son dont le moins qu’on puisse dire est qu’il plonge dans des racines plus « organiques ».

On pourrait alors presque considérer qu’il s’agit d’un album « rock » si on ne savait que les guitares étaient samplées. Ou dire que Justice évolue vers un registre plus « pop » en écoutant un Brianvision fort peu éloigné de Queen façon Brian May, ou même estimer qu’ils poussent la chansonnette si on ne subodorait que les vocaux (tous issus pourtant d’interprètes différents) étaient intentionnellement aplatis pour qu’ils sonnent de manière uniforme.

On aboutit assez paradoxalement à un constat presque anachronique quand on réalise qu’il sort en 2011, « Audio, Video, Disco » est un album de rock progressif. Que ce soient Hosepower, Civilization, On’n’On ou Parade on croit entendre, les mânes des Eagles, de Genesis ou de Yes qui seraient, ci-devant, invoquées. Le « combo » malmène, de ci de là, des six cordes comme aurait pu le faire AC/DC tout en attachant sa petite touche synthétique comme pour signifier que, derrière un certain concept se dissimule le clin d’oeil. La preuve, en voyant un « track-listing » qui permet d’enchaîner un Canon (Interlude) puis un autre Canon mariage très seventies d’emprunts à la Musique Classique et au Rock « respectable » (qui a dit Deep Purple et son « Concerto For Group and Orchestra » ?).

Additionnez le tout et vous obtenez un disque qui se veut blanc (comme symbole d’ouverture) plutôt qu’un premier opus, plus sombre, galvanisé par urgence et relents vénéneux. Daft Punk est ainsi, sur « Audio, Video, Disco », fort éloigné et on pourrait même, alors, ergoter sur un apparentement avec les Versaillais de Air. Nuançons néanmoins ce propos en se rappelant certaines déclarations « révisionnistes », détrompées depuis, sur "la mort du rock" lues ça et là dans la presse américaine pour rendre justice au groupe et saluer un album qui fat fonctionner les méninges tout autant que battre du pied.

Chroniqueur
  • Publication 474 vues29 septembre 2011
  • Tags JusticeEd Banger
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La disco de Justice