King Creosote & Jon Hopkins

J’étais passé complètement à côté de ce disque, sorti en mars dernier chez Domino records et nominé au Mercury Prize (récompensant le meilleur album au Royaume-Uni), finalement remporté par le « Let England Shake » de PJ Harvey. C’est grâce aux 3 titres de l’EP « Honest Words » que l’existence de ce duo et du superbe « Diamond Mine » m’a été révélée. Je ne l’en remercierais jamais assez. Les deux protagonistes de ce petit bijou pop/folk sont déjà connus des services puisqu’ils ont fait leurs preuves dans des registres très différents (folk pour King Creosote ; electronica pour Jon Hopkins) ayant pour dénominateur commun la mélancolie. Le mariage de ces deux grands songwriters ne pouvaient donc déboucher que sur quelques chose de foncièrement triste. Triste mais beau.

Sept titres seulement au programme mais parmi ce que l’on a écouté de plus beau cette année. Il faut dire que les 2 acolytes ont pris leur temps pour nous pondre ces diamants ciselés au gré de rencontres aussi rares que fructueuses. L’album décrit en 7 titres la vie d’un petit village côtier du fin fond de l’Ecosse, il s’ouvre d’ailleurs sur des bruits de conversations dans ce qu’on imagine être un pub, lieu de vie par excellence de ces bourgades reculées. Le piano de Jon Hopkins entre en scène tandis que les conversations continuent, on a l’impression d’être à leurs côtés, on peut presque sentir les effluves en provenance de la cuisine.

Le voyage folklorique se poursuit pendant une 1/2h, tantôt traversant des paysages éthérés (le final de John Taylor’s Month Away ; Running on Fumes), tantôt des terres plus accueillantes (l’électronica de Bats in the Attic et Bubble), le tout guidé par la sublime voix de King Creosote (Your Young Voice). Un voyage que l’on prolongera avec les 3 titres du « Honest Words EP » et pour lequel il est encore temps de composter son billet.