King Mud

Les pauses café chez Alive Records, elles ont du style !

Les supergroupes pullulent ces dernières années, suscitant souvent bien plus d’intérêt à l’annonce qu’au résultat. Le label Alive Records se lance donc dans l’aventure avec deux fers de lance de son catalogue. Van Cambell des Black Diamond Heavies et Freddy J IV de Left Lane Cruiser, accompagnés de Parker Griggs – guitariste de Radio Moscow, se sont regroupés sous la bannière King Mud. Les « Victory Motel Sessions » viennent inscrire cette rencontre dans nos platines en ce début février.

Une chose est sûre concernant ce projet, il s’agit d’une réelle symbiose des univers musicaux des trois groupes sus nommés. La langueur d’un Black Diamond Heavies associé au raw blues garage d’un Left Lane, ponctué par quelques solos heavy fleurant bon les 70’s. Certes, on parle d’univers musicaux dont les intersections sont nombreuses, et on suppose que les compromis se sont naturellement révélés aux trois garçons. Il n’en reste pas moins que King Mud livre un premier album consistant et, au final, assez détaché de ce que ses membres ont pu nous proposer jusque là pour s’y intéresser.

Rat Time ouvre les hostilités avec son blues sale nous ramenant au jouissif Thunderbird de Seasick Steve par son jeu tout en fun et ses fausses fins où le titre repart de plus belle. Par la suite le propos se veut plus sérieux et plus net, quelque part plus viril, la ballade bluesy Back It Up pose un ton plus ancré dans le sol, moins vaporeux que l’ouverture de l’opus. Au rayon des titres qui auront un peu plus raisonné à nos oreilles, le Arthur’s Hooked qui démarre sur un beat presque hip hop et qui semble se perdre dans les bourrasques endiablées de l’harmonica et du clavier. D’autres titres, tels que le plus conventionnel Keep It Out Of Sight, auront moins nos faveurs, la faute à plus de classicisme.

Mais, malgré nos quelques réticences parsemées, « Victory Motel Sessions » raisonne en nous comme un très bon album de rock, puissant, effronté et respectueux des racines. A l’image des projets respectifs des membres de King Mud, l’opus ne renie pas ses bases blues mais l’énergie punk, l’approche garage saturé et le groove très r’n’r lui évite le redit plagiaire. En somme, les « Victory Motel Sessions » raviront les adeptes du label et auront bien du mal à convaincre ses détracteurs, dans tous les cas, un goût pour les racines blues du rock est vivement conseillé pour toute écoute de la bête.

S’il ne devait en rester qu’un titre : Arthur’s Hooked.