"> Klub des Loosers - Vive La Vie - Indiepoprock

Vive La Vie


Un album de sorti en chez .

Du rap versaillais : difficile à priori de trouver plus bel exemple d’oxymore. Etrangement, loin de vouloir renier ses origines, Fuzati les assume pleinement : oui, il vient de la moyenne bourgeoisie des Yvelines, il en fait même le sujet principal de l’album de son Klub des Loosers. Le résultat s’appelle « Vive la Vie », et […]

Du rap versaillais : difficile à priori de trouver plus bel exemple d’oxymore. Etrangement, loin de vouloir renier ses origines, Fuzati les assume pleinement : oui, il vient de la moyenne bourgeoisie des Yvelines, il en fait même le sujet principal de l’album de son Klub des Loosers. Le résultat s’appelle « Vive la Vie », et c’est un des trop rares albums de hip-hop français qui parviennent à donner au genre une réelle originalité.

Difficile au premier abord d’adhérer à l’esthétique particulière du Klub : phrasé trainant et geignard, parfois proche d’une parodie des Inconnus, boucles tirant volontiers vers la musique d’ascenseur. Une approche d’autant plus difficile à suivre que Fuzati ne s’appuie qu’occasionnellement sur des vers structurés : on est souvent beaucoup plus proche de la lecture d’un texte en prose. Et pourtant c’est en cherchant dans ces paroles foisonnantes qu’on s’apercevra que Fuzati est probablement l’une des plumes françaises les plus incisives du moment.

Faisant fi des forfanteries souvent mégalomanes qui peuplent d’ordinaire le rap, Fuzati choisit pour sujets exclusifs son nombril, ses blessures, son ennui et sa haine. Théâtralisé à l’extrême, le Klub des Loosers fascine autant qu’il déroute. Canular, testament, journal intime ? Difficile de se faire une idée exacte, la réponse résidant probablement dans un savant mélange des trois…

Riches en jeux linguistiques, en images puissantes, ses textes frappent souvent juste. Ils n’évitent malheureusement pas toujours le piège de la complaisance : certains, trop décousus évoquent plus la juxtaposition hasardeuses de phrases choc certes marquantes, mais qui, alignées sans réelle cohérence, perdent de leur pertinence. Le pourtant excellent Sous le signe du V, description saignante de la vie versaillaise, n’échappe pas à ce syndrôme.

Rythmé par de courts intermèdes relatant les échecs téléphoniques successifs essuyés par Fuzati avec une virtuelle Anne-Charlotte, « Vive la Vie » est un album extrême, que l’on peut adorer ou détester ; une écoute préalable s’avère donc plus qu’utile.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Premier contact
  2. Le manège des vanités
  3. Dead Hiphop
  4. Avec les larmes
  5. Autour d'un café
  6. Ne plus y croire
  7. Toute la vérité
  8. Poussière d'enfants
  9. Le rendez-vous manqué
  10. De l'amour à la haine
  11. Sous le signe du V
  12. Un peu seul
  13. Baise les gens
  14. Peut-être un verre ?
  15. Pas stable
  16. Depuis que j'étais enfant
  17. Perspectives
  18. Il faut qu'on parle

La disco de Klub des Loosers