"> Lyse - Je Suis Wallace Hartley - Indiepoprock

Je Suis Wallace Hartley


Un album de sorti en chez .

Si certains francs-tireurs ne mettaient pas un point d’honneur à nous prouver, avec une inventivité salvatrice, qu’il est possible de développer un univers, une personnalité propres, on jurerait parfois que l’instrument principal du rockeur français n’est pas la guitare mais plutôt la photocopieuse. On ne compte ainsi plus les décalques des grands noms anglo-saxons ni, […]

Si certains francs-tireurs ne mettaient pas un point d’honneur à nous prouver, avec une inventivité salvatrice, qu’il est possible de développer un univers, une personnalité propres, on jurerait parfois que l’instrument principal du rockeur français n’est pas la guitare mais plutôt la photocopieuse. On ne compte ainsi plus les décalques des grands noms anglo-saxons ni, surtout, les réinterprétations diverses et variées de l’archétype Noir Désir et de son personnage crucial de poète rock, Bertrand Cantat. En France, pour beaucoup de musiciens, depuis près de 15 ans, faire du rock, c’est faire du Noir Désir : flatteur pour les Bordelais mais inquiétant dans l’absolu et pour tout dire franchement pénible à l’écoute. Pénible car bien souvent il est terrible de voir à quel point tous ces groupes se méprennent sur leurs grands anciens. Noir Désir, ce n’est pas seulement Bertrand Cantat avec un gros son de guitare – d’ailleurs les rares apparitions de Cantat privé de la rythmique incroyable de son groupe montrent bien l’importance cruciale du duo Teyssot-Gay / Barthe.

L’illustration du jour nous vient de Bretagne avec le quatuor Lyse, qui nous propose sur son premier album, "Je suis Wallace Hartley", son interprétation d’un rock énergique et revendicatif, nettement marqué, outre par le "666.667 Club", par des influences à chercher du côté du metal voire du stoner. On n’a pas envie de s’acharner contre Lyse qui, il faut l’avouer, "fait le boulot" : on s’égosille sec, on pourfend les méchants qui font du mal à la société, on cogne assez fort sur fond de gros riffs bien troussés (Revolver, Le No Man’s Land) et sur des chansons brèves, assez intenses. Le quatuor développe une véritable énergie et met de la tension dans les dix titres de cet album… mais on aura beaucoup de mal à se défaire d’une tenace impression de déjà-entendu et à passer outre des paroles franchement faiblardes (l’argent c’est mal, les fascistes ne sont pas des gens très sympas…).

Bref, dans le genre, Lyse n’est probablement pas le groupe le moins talentueux du moment – c’est surtout que l’on se demande franchement quel peut être encore l’intérêt de pratiquer le rock en France de cette façon, ici et aujourd’hui. De notre côté, on n’en voit aucun. On n’exclut pas d’être trop vieux pour ce genre de musique, mais il faudra peut-être aussi et surtout que les musiciens qui peuplent l’hexagone et souhaitent pratiquer un art engagé se penchent un jour sur le Quittons La France de Tue-Loup, qui n’a rien à envier au Jour en France de Noir Désir…

Chroniqueur
  • Publication 492 vues25 février 2012
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La disco de Lyse