Douze titres et une trentaine de minutes pour un premier album chez Future/Now. Quelque part entre Primal Scream et les Spacemen 3, ce rock à rebrousse poil éclate les frontières temporelles avec quelques morceaux tranchants, pourtant bien inscrits dans contexte actuel. D’une arrogance assez Reid-hibitoire à première vue, le groupe séduit par le sentiment de […]

Douze titres et une trentaine de minutes pour un premier album chez Future/Now. Quelque part entre Primal Scream et les Spacemen 3, ce rock à rebrousse poil éclate les frontières temporelles avec quelques morceaux tranchants, pourtant bien inscrits dans contexte actuel. D’une arrogance assez Reid-hibitoire à première vue, le groupe séduit par le sentiment de mélancolie aggressive, opiacée ou nerveuse qu’il dégage.

Une lutte perpétuelle contre soi mise en musique, ou la musique contre la perte de soi ? Peut importe. Les chansons entêtantes de Madame de C*** navigent en eaux troubles, parfois à la surface, souvent submergées. Une guitare rugeuse arrive sur un fond dance glacial… Sans comparaison avec les Kasabian et autres Bloc Party, puisque l’électro, en plus de son dynamisme et de ses cycles, apporte une dureté quasi-indus à la noirceur salissante du rock.

Guitares qui structurent et samples qui s’émancipent ? le tout, très bien maîtrisé par le mix d’Eric Débris ? forment un joli contraste avec la voix nonchalante. Le ton dépressif et amer évite la complaisance, et joue sur un détachement désabusé, qui devient malgré lui plus intime au fil des titres. Comptines de l’ennui et rejet d’une norme, « Throw It » dérange par les syllogismes suggérés. « Decadence kills depression, depression kills me », alors noyons-nous dans la vaporeuse illusion d’un disque imparfait et touchant, auquel on devient très vite dépendant.

• Publication 267 vues18 février 2005
• Tags Madame de C***Future/Now
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